26ème dimanche du Temps Ordinaire

« Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu »

Bonne nouvelle pour les pécheurs : ils entreront dans le Royaume de Dieu avant les grands prêtres et les anciens du peuple ! Mauvaise nouvelle pour ces derniers : ils seront humiliés de voir passer devant eux publicains et prostituées ! Comment comprendre cet apparent renversement de valeurs ?

En réalité, Jésus ne fait que redire ce que le prophète Ezékiel annonçait : « Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. » Il n’y a aucun péché qui ne saurait être un obstacle au Royaume, si celui qui l’a commis se repent et se tourne vers son Dieu. Nous avons dans la notion du repentir – ressentir le regret d’un péché avec le désir de le réparer et de ne plus y retomber – quelque chose de profondément chrétien à travers la liberté qu’il suppose. Une vision anti-chrétienne serait de considérer notre liberté comme définitivement enchainée par le péché sans retour au bien possible. Au contraire, il n’y a pas de fatalité : le pécheur pourra à tout moment se détourner de sa conduite mauvaise, par grâce divine élevant la liberté, et ainsi « il sauvera sa vie ».Continue reading →

25ème dimanche du Temps Ordinaire

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »

Même si nous savons que cet évangile n’est pas un traité d’économie, la parabole bien connue des ouvriers de la dernière heure choque à bon droit nos conceptions de justice humaine et d’équité. A vrai dire, c’est plutôt une bonne chose : pour une fois, nous n’entendons pas la Parole de Dieu comme un joli texte bien connu, sans grande conséquence ; mais, comme les contemporains de Jésus, elle nous dérange, et (pourquoi pas) nous énerve. Cela nous oblige à vraiment l’écouter, jusqu’à la conclusion que lui donne Jésus. Celui-ci met dans la bouche du maître de la vigne deux paroles : il donne ses biens largement à qui il veut, et il est bon. C’est ce dernier point qui lui sert de pivot pour à son tour interpeller l’ouvrier mécontent : d’où vient la source de sa frustration un peu mesquine ? De la bonté du maître, ou de la méchanceté dans son propre regard ?Continue reading →