Fête Dieu

Chers paroissiens,
En ce dimanche de la solennité du Saint-Sacrement, j’écris mon dernier édito dans la FIP. C’est donc pour moi l’occasion de vous dire au revoir et de vous remercier pour tout ce que j’ai reçu cette année. Dans un peu plus d’un mois, à la fin du camp de l’aumônerie, je quitterai définitivement la paroisse, après presque onze mois de stage parmi vous. Je partirai immédiatement aux JMJ avec la Route Saint-Martin puis passerai quelques semaines de vacances en famille. À la fin de l’été, je retournerai à Evron, à la Maison de formation, où j’ai déjà ;passé trois belles années. Si Dieu le veut, j’y passerai encore les trois années du cycle de théologie qui préparent aux ordinations diaconale puis sacerdotale. Ces années seront composées principalement de temps de prière, d’étude et de vie fraternelle.

Je me réjouis d’y retrouver mes frères d’année et les autres séminaristes. Je suis ému de vous dire au revoir en cette fête du Saint-Sacrement, jour où Jésus lui-même nous enseigne sur son corps et son sang, que je serai peut -être appelé à donner à manger et à boire. Ce mystère est grand et je suis touché de voir Jésus prendre le temps de nous l’expliquer.

Je suis marqué particulièrement par deux aspects. Le premier est la délicatesse de Dieu qui
vient à nous, caché dans une hostie de pain. Dieu est venu dans la mangeoire de la crèche. Il vient à nous dans la simplicité d’un morceau de pain. Dans l’ordinaire de notre vie, il nous fait vivre l’extraordinaire de sa présence. Dans cet Évangile, la délicatesse de Dieu se manifeste particulièrement à travers la pédagogie de Jésus qui se met à notre niveau pour expliquer ce si grand mystère.

Par les longs développements, il nous introduit pas à pas dans le mystère de sa présence. Le deuxième aspect est l’importance donnée à la vie. Au cours de cette année, j’ai participé à beaucoup d’activités de la paroisse. En vivant à vos côtés, j’ai été justement témoin de l’action de Dieu qui nous communique sa vie. J’ai vu Dieu donner sacramentalement sa vie au baptême, dans l’eucharistie, la confession, la confirmation, le mariage et le sacrement des malades. J’ai vu comment nous supplions Dieu de donner sa vie à nos défunts. J’ai ainsi vu que notre vie terrestre est déjà le commencement de celle qui nous attend au ciel. Elle est déjà divine, même dans l’ordinaire d’une journée au patronage ou à l’aumônerie. A chaque fois qu’au lieu de se venger un enfant choisit de pardonner, à chaque fois qu’un jeune de l’aumônerie se donne en rendant service, à chaque fois qu’un malade offre sa souffrance, ce sont autant de témoignages de la vie même la Sainte Trinité en nous.

Dans l’Évangile du Bon Pasteur, Jésus nous dit qu’il est venu pour que nous ayons la vie et la vie en abondance (Jn 10, 10). Il me semble que, malgré mes faiblesses, Dieu m’appelle à lui
donner ma vie pour qu’il fasse de moi un instrument du don de sa propre vie aux hommes.
Prions pour que nous restions tous solidement arrimés à celui qui est à l’origine de la vie afin qu’il puisse la répandre, à travers nous, au monde entier. Je me recommande à vos prières, particulièrement pour les années qui viennent. Soyez assurés de la mienne !

Pierre-Emmanuel Ghérardi, séminariste