Solennité du Christ Roi de l’Univers

Si tu es roi, sauve-toi toi-même, et nous aussi !

Combien de fois cette année aurions-nous aimé que la royauté du Christ éclate au grand jour ? Nous aurions aimé que Jésus rétablisse triomphalement de justes prix et dégonfle la bulle de la dette ! Qu’Il ferme la bouche des menteurs en faisant éclater la vérité ! Qu’Il se manifeste avec tonnerre et lumière à la messe ! Et cætera. Mais rien de tout cela n’est arrivé. Alors, nous risquons de penser la puissance du Christ Roi comme un immense gâchis, un futur hypothétique, une légende.

« Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens -toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »

Fêter aujourd’hui la royauté du Christ, c’est commencer par reconnaître humblement notre petitesse devant Dieu. Lorsque nous confessons notre péché, nous ouvrons notre cœur à une action royale : la miséricorde divine nous rétablissant dans la communion avec Dieu. Lorsque nous professons notre foi en son action salvatrice, nous le laissons régner dans nos cœurs.

Mais pourquoi pas plus d’éclats ? Pourquoi donc Jésus ne manifeste-t-Il pas clairement sa royauté ? Plutôt que de nous mener à la baguette en se manifestant bruyamment – comme on le ferait avec un troupeau de moutons, qui perçoit clairement la puissance humaine – Dieu mendie silencieusement l’adhésion de notre cœur. Jésus est sur la croix, attendant que nous nous laissions émouvoir. Alors seulement, Il agira. Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Enfin viendra un jour, à la fin des temps, où toute personne humaine, vivante ou défunte, sera obligée de reconnaitre la Seigneurie du Christ. En effet, Il viendra dans la gloire, la nuée
et les éclairs, visible de tous. Alors « tout œil le verra » ; seulement, il sera trop tard pour se convertir.

Profitons donc de cette nouvelle semaine pour convertir notre intelligence à sa Parole et soumettre notre cœur à son Royaume ; nous serons alors de fidèles artisans de sa majesté.

don Louis-Marie Boët, p+