33ème dimanche du Temps Ordinaire

L’évangile de ce dimanche nous invite à nous tourner vers le mystère de la fin des temps et du retour du Christ. On a beau dire que cet horizon n’est pas à craindre pour un chrétien, tout de même Jésus ne nous aide pas : « on se dressera nation contre nation… Il y aura des tremblements de terre… Des phénomènes effrayants surviendront… On vous persécutera ! » Le tableau est réjouissant !

Effectivement, il y a de quoi avoir peur. D’ailleurs, il est certain qu’en tous temps des chrétiens ont éprouvé cette angoisse eschatologique, et notre époque ne fait pas exception. On pourrait s’en sortir à peu de frais en prétendant que tout cela n’est rien. Mais ici, Jésus ne nous dit pas que cette peur est sans objet. L’énumération des motifs de crainte est légitimement terrifiante. Il ne nous invite pas à balayer cette crainte comme inexistante, mais à la traverser, à ne pas nous laisser gouverner par elle au risque d’obscurcir notre jugement et notre désir de faire le bien.

Pour commencer, si on lit attentivement ces événements, on s’aperçoit qu’ils n’ont pas manqué depuis la venue du Christ. L’Écriture et la Tradition répètent que depuis la Résurrection, nous vivons  dans les temps qui sont les derniers. Inutile donc de chercher à dater précisément : ce secret n’appartient qu’à Dieu seul. « Ce jour et cette heure-là, nul ne les connaît, mais seulement le Père ». Jésus ne nous donne donc pas ces descriptions pour faire un « rétroplanning de la Parousie », mais pour nous inviter à relever la tête au milieu des épreuves que nous traversons, qui, toutes, signifient que notre monde actuel est passager. Les disciples ne pouvaient croire que le magnifique Temple, si imposant et si somptueux, pourrait disparaître : et pourtant, à peine quelques décennies plus tard, il n’en reste plus qu’un mur. Et l’œuvre de Dieu a continué son chemin.

Si nous nous laissons gouverner par la peur de l’avenir, la peur de la fin des temps, notre jugement sera lui aussi assombri, notre amour du prochain étouffé. Jésus nous invite à la persévérance : tenir bon dans la foi, l’espérance et la charité, et faire rayonner autour de nous cette paix qui vient de Dieu.

don François Doussau + prêtre