Solennité de Marie Mère de Dieu

Soyez remerciée !

image1C’était Noël pendant huit jours. L’octave de Noël, ce temps où l’Eglise laisse doucement se propager l’onde de choc d’une nouvelle à la fois inouïe et apaisante : «  Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. » Et nous avons prié auprès de sa première habitation, la crèche : nous y étions pendant l’Avent pour veiller et attendre, nous y sommes revenus comme les bergers de l’évangile adorer et remercier l’enfant, lui remettre nos vies pour qu’Il les embellisse.

Au milieu des allées et venues et dans l’émotion de la crèche, Marie la Mère, si admirée, ne dit rien ou si peu… Mais elle regarde et garde tout. « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » C’est elle que l’évangile d’aujourd’hui nous fait regarder, pour que nous l’aimions et l’imitions. Ce dimanche 1er janvier, la grande fête de Marie Mère de Dieu vient refermer cette octave et ouvrir notre année. Or avec cette date revient cette question incontournable, et parfois lassante : « quelle résolution prenons-nous pour la nouvelle année ? » Comme si nous pouvions nous changer à coups de résolutions audacieuses ! Mais prenons-en donc une facile : «  je ne me priverai plus de ce qui est à portée de main et qui me fait du bien : prier et regarder Marie ! »

Sans doute nous sommes bien aidés par toutes les Notre-Dame de quelque-part, ces statues, ces messages transmis à une bergère ou à un pauvre indien, ces icônes ou ces médailles que nous aimons, pour nous rapprocher d’elle. Mais plus précieux que tout, nous avons les mots du « Je vous salue Marie ». Chaque fois que nous les disons, même avec distraction, ils nous font du bien… Et encore plus quand nous réalisons les noms que nous lui donnons, surtout celui de cette fête du 1er janvier : Mère de Dieu ! « On ne mesure pas l’élévation d’un pareil titre. Quand on pense à ceux qui jugent le « Je vous salue Marie » comme une dévotion infantile ou une prière pour vieilles bonnes femmes. Pourquoi ne pas avouer que, lorsque certaines paroles ont un trop grand poids, on n’aime pas les dire. Timidité dans la foi (…) et rien qu’à vous les dire ces trois mots, je pourrais prier devant vous durant de long moments. Mère de Dieu, oui, tout cela ! » (Père Jérome)

Aujourd’hui reprenons le goût des choses simples, de dire lentement un Ave devant une belle image de notre Mère… Remercions-la comme le faisait Paul Claudel par ces mots si inspirés :

« Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela,

Que je suis votre fils et que vous êtes là,

Parce que vous êtes belle,

parce que vous êtes immaculée,

La femme dans la Grâce enfin restituée,

Intacte ineffablement

parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ, Qui est la vérité entre vos bras,

et la seule espérance et le seul fruit.

Simplement parce que vous êtes Marie,

Simplement parce que vous existez,

Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! »

 

Don Enguerrand, † vicaire