Edito du 6ème dimanche du Temps Ordinaire

Une loi pour le cœur

Jésus est-il bien raisonnable ? On aurait envie de corriger la fin de sa phrase : « je ne suis pas venu abolir la Loi mais… l’alourdir, la rendre impraticable… ». Tant ce qu’il demande semble bien plus dur qu’avant. Il commence par exiger une justice qui dépasse « celle des scribes et des pharisiens… ». Et les exemples qu’il donne sont à vous décourager, parce qu’on dirait qu’il ne tolère même pas ces défauts si répandus de la vie courante, dont « on ne peut pas s’empêcher », avoir du caractère et s’énerver, mettre du temps avant de ne plus en vouloir à celui qui nous a énervé, ou encore trouver une bonne excuse pour ne pas faire une chose qu’on nous demande avec sans-gêne, ou bien répondre non à une invitation de trop : « Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’, ‘non’, si c’est ‘non’. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » …« Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire… » Et même : « Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. »Continue reading →

Edito du 5ème dimanche du Temps Ordinaire

Le chemin pour suivre le Christ

Il y a quelques semaines, nous méditions sur l’appel de Jésus de ses premiers disciples, ces artisans qu’il voulait faire pêcheurs d’hommes. A de nombreuses reprises, le Christ invite à sa suite des hommes et des femmes capables de se mettre à son école, tel le maître par rapport à des disciples : « Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite » (Mc 1,20), « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau » (Mt 11,28),  « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mt 16,24), « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre » (Mc 10,28), « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » (Lc 14,27), « Vends tout ce que tu as (…), puis viens, suis-moi » (Lc 18,22). Continue reading →

Edito du 4ème dimanche du Temps Ordinaire

« Beaucoup demandent : qui nous fera voir le bonheur? » (Ps 4, 7)

A cette question du psalmiste, le Christ répond par l’évangile de ce dimanche, l’évangile des Béatitudes: Jésus révèle le chemin du vrai bonheur, il se révèle lui-même comme le chemin du vrai bonheur. Une lecture trop rapide des Béatitudes conduirait à penser que pour être chrétien, il faudrait forcément être pauvre, pleurer, être persécuté ou insulté pour être heureux. Est-ce que cela veut dire que la souffrance est l’idéal du chrétien? Il faut remettre cet évangile des Béatitudes dans son contexte : avant de prononcer ces paroles, Jésus a déjà accompli des actes illustrant les Béatitudes. Il a guéri « toute maladie et toute infirmité dans le peuple », « tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés »(Mt 4, 23-24), et il va recommencer après être redescendu de la montagne. La prédication du Christ sur la montagne est donc l’annonce d’une guérison, l’annonce du salut opéré par le Christ, le Messie.

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