Edito du 4ème dimanche de Pâques

« Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie (Jn 10,10) »

Le dimanche du bon pasteur nous invite à prier particulièrement pour les vocations sacerdotales et ceci dans le monde entier. Nous avons besoin de prêtres, et de prêtres qui répondent pleinement à leur vocation pour être des pasteurs selon le cœur de Dieu (cf Jr 3,15). C’est une vocation exigeante, non pas que les autres ne le soient pas, mais nous ne sommes pas sur le même plan. Le prêtre est celui qui agit « in personna Christi capitis » (en la personne du Christ tête) dans l’ordre de l’enseignement, de la sanctification et du gouvernement de la portion du peuple de Dieu qui lui est confié. « Dans l’Église et pour l’Église, les prêtres représentent sacramentellement Jésus Christ Tête et Pasteur, ils proclament authentiquement la Parole, ils répètent ses gestes de pardon et d’offre du salut, surtout par le Baptême, la Pénitence et l’Eucharistie, ils exercent sa sollicitude pleine d’amour, jusqu’au don total de soi-même, pour le troupeau qu’ils rassemblent dans l’unité et conduisent au Père par le Christ dans l’Esprit. » (St Jean-Paul II – Pastores dabo vobis n°15). L’exigence n’est donc pas dans une capacité à répondre correctement à la tâche, mais à être celui qui peut dire à tout moment comme Saint Paul : « ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Pour cela, le prêtre doit être un homme de prière et de foi. Il doit prendre du temps avec le Christ pour en être pleinement habité, il doit partir au désert avec lui pour se donner totalement, il doit monter avec lui sur le Tabor pour contempler sa gloire, il doit l’accompagner au jardin des Oliviers pour se préparer à porter la croix, il doit marcher avec lui sur le chemin d’Emmaüs pour se laisser enseigner, il doit le reconnaître avec un cœur brulant dans le mystère de l’Eucharistie. Le prêtre doit aussi être un homme de foi, une foi qui n’a pas peur de déplacer les montagnes ! Le premier acte de foi du prêtre est celui en la miséricorde de Dieu, reconnaissant ses petitesses face à une mission qui le dépasse. Le prêtre doit être le fils blotti en permanence dans les bras du Père miséricordieux pour ne jamais permettre au péché de faire obstacle à la grâce. Le saint prêtre n’est pas celui qui est sans péché, mais bien celui qui se confesse souvent, ne serait-ce parce qu’il est appelé lui-même à être l’homme de la miséricorde. La foi du prêtre se manifeste aussi dans son engagement missionnaire, avec la certitude que rien ne peut s’opposer à la puissance et à l’amour de Dieu. Il peut être confronté à des obstacles, mais rien ne peut empêcher de manière durable et définitive le travail de la grâce, tout simplement parce que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).  La patience, la persévérance, l’offrande de soi sont sans doute nécessaires pour alimenter l’élan sacerdotal, mais l’humilité et la charité sont aussi de mise pour accepter les difficultés et les dépasser. Oui, le prêtre doit être un homme de charité, de cette charité qui vient de Dieu pour inonder les cœurs. Homme configuré au Christ-prêtre, il doit sans cesse demander cette grâce d’une charité grandissante, convertissant son tempérament non pour être totalement effacé, les brebis ne pourraient pas le suivre, mais au contraire pour avoir une présence aimante, celle du pasteur qui conduit avec douceur et justesse chacune des brebis qu’il regarde avec amour : « Menant ainsi la vie même du Bon Pasteur, les prêtres trouveront dans l’exercice de la charité pastorale, le lien de la perfection sacerdotale qui ramènera à l’unité leur vie et leur action. » (Concile Vatican II – Presbyterorum ordinis n°14).

Prier pour les vocations, c’est prier pour qu’il y ait toujours des jeunes garçons qui répondent à l’appel du Seigneur, mais c’est aussi prier pour les prêtres, pour qu’ils soient la fierté du Corps Mystique du Christ qui est l’Eglise, qu’ils soient la réponse à la volonté de Dieu, qu’ils soient de véritables serviteurs du peuple de Dieu.

 

Don Hugues, †curé