Dimanche de Pâques – La Résurrection du Seigneur

En ressuscitant, il nous a rendu la vie !

« Il est l’Agneau véritable qui a enlevé le péché du monde : en mourant, il a détruit notre mort ; en ressuscitant, il nous a rendu la vie » (Préface de Pâques). La liturgie, et notamment l’Eucharistie, nous fait vivre la mort et la résurrection du Christ comme un seul événement, les deux étant inséparables, même si Jésus ne ressuscite que le troisième jour. Dieu est au-delà du temps et nous fait ainsi entrer dans l’éternité. La Croix n’est pas cachée lorsque nous proclamons le Christ ressuscité, elle est glorifiée !

« ‘Ô nuit, chante l’Exsultet de Pâques, toi seule as pu connaître le moment où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ‘ (MR, Vigile Pascale). En effet, personne n’a été le témoin oculaire de l’événement même de la Résurrection et aucun évangéliste ne le décrit. Personne n’a pu dire comment elle s’était faite physiquement. Moins encore son essence la plus intime, le passage à une autre vie, fut perceptible aux sens. Événement historique constatable par le signe du tombeau vide et par la réalité des rencontres des apôtres avec le Christ ressuscité, la Résurrection n’en demeure pas moins, en ce qu’elle transcende et dépasse l’histoire, au cœur du mystère de la foi. C’est pourquoi le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde (cf. Jn 14, 22) mais à ses disciples, ‘ à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple ‘ (Ac 13, 31) (CEC n°647) ».

Si le Christ nous fait passer de la mort à la vie, il nous fait d’abord passer du péché à la grâce, là est toute l’importance de l’acte rédempteur. C’est pour cela que nous aspirons à la vie éternelle.

« Il y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort il nous libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie. Celle-ci est d’abord la justification qui nous remet dans la grâce de Dieu (cf. Rm 4, 25), ‘afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle ‘ (Rm 6, 4). Elle consiste en la victoire sur la mort du péché et dans la nouvelle participation à la grâce (cf. Ep 2, 4-5 ; 1 P 1, 3). Elle accomplit l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, comme Jésus lui-même appelle ses disciples après sa Résurrection : ‘ Allez annoncer à mes frères ‘ (Mt 28, 10 ; Jn 20, 17). Frères non par nature, mais par don de la grâce, parce que cette filiation adoptive procure une participation réelle à la vie du Fils unique, qui s’est pleinement révélée dans sa Résurrection (CEC n°654) ».

Maintenant, il nous faut vivre la joie pascale en demandant la grâce de la conservation de la grâce pascale. Les 50 jours du temps pascal ne sont pas des jours de relâchement après le carême, surtout si nous jugeons, avec honnêteté, que notre carême n’était pas aussi ascétique que souhaité. Si, pendant le carême, nous avons cherché à nous détacher de nous-même pour nous attacher plus au Christ, le temps pascal doit vraiment être un temps de vie avec le Christ, dans le mystère de sa Résurrection. Cela demande aussi de l’attention, pas la même que pendant le carême, c’est l’attention à un attachement bienheureux à celui qui nous aime. Très bon temps pascal !

Don Hugues Mathieu +curé