Edito pour la fête du Christ, Roi de l’univers

Oui, nous sommes capables !

Hier 19 novembre en Avignon, le Père Maimage1rie-Eugène de l’Enfant-Jésus a été béatifié ! Ce prêtre aveyronnais, devenu carme, a été un immense maître spirituel pour notre époque. Dans l’Institut Notre Dame de Vie qu’il a fondé et qui rayonne dans le monde entier, et dans son chef d’œuvre «  Je veux voir Dieu », il  met à la portée de tous l’enseignement de Jean de la Croix, Thérèse d’Avila et Thérèse de Lisieux, les immenses  saints du Carmel ! Son grand message : ceux qui ont une vie active, mariés ou non, de tous les âges et toutes les conditions, tous  sont faits pour chercher l’intimité avec Dieu dans une vie de prière silencieuse quotidienne qu’on appelle  l’oraison, sans laquelle il n’y a pas d’action vraiment féconde, et qui s’apprend. 

Et voilà qu’aujourd’hui avec cette solennité du Christ Roi de l’Univers, nous achevons notre année liturgique avant d’entrer dans l’Avent ; et voilà que se clôture l’Année de la Miséricorde !  Saint Paul s’exclame : « Frères, rendez grâce à Dieu le Père qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » Oui, comme le nouveau bienheureux Marie-Eugène, nous sommes capables d’être saints, pardonnés, de quitter les ténèbres pour la lumière, et dès aujourd’hui ! Que cette attente puisse vraiment faire battre notre cœur.

Si pauvre qu’ils soient, notre passé et notre présent ne nous empêcheront jamais de devenir saints, à condition de vouloir nous jeter dans les bras ouverts du  Christ. Regardons ce bon larron, Dysmas, l’autre personnage central de ce dimanche : si humble, si clairvoyant : «  Après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal… Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Cet appel au secours, ce cri de confiance rachète toute une vie que l’on devine pleine d’erreurs et d’horreurs : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » Toute la bouleversante miséricorde de Jésus est déjà là condensée, juste avant que l’eau et le sang s’écoulent de son cœur transpercé par la lance.

Faisons donc notre « bilan du Christ-Roi », un exercice à recommander chaque fin d’année liturgique : relisons nos souvenirs sur un an ; quels fruits ai-je tirés de cette année de la miséricorde ? Ai-je retrouvé le chemin du pardon, surtout dans le sacrement de pénitence ? Ai-je retrouvé le chemin de telle ou telle œuvre de miséricorde ? Creusons notre désir, avant le grand recommencement de l’Avent, désir de faire chaque jour ce même cri de confiance dans notre prière silencieuse. Que saint Dysmas et le bienheureux Marie-Eugène nous y aident.

 Don Enguerrand, †vicaire