6e dimanche de Pâques

« Chez lui, nous ferons une demeure » (Jn 14, 23)

Dans le psaume 22, nous exprimons le souhait d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de notre vie. Notre vie chrétienne nous pousse à un perpétuel mouvement vers Dieu, source et but du Bonheur par excellence. Nous tendons vers Dieu, mais assurés dans la foi que Dieu a aussi un mouvement vers nous. Cela passe par différents moyens.

Les Sacrements

Dieu pose son regard sur nous, particulièrement depuis notre baptême, mais ce n’est pas un regard lointain, c’est un regard qui crée une rencontre, un regard transformant. Dieu fait de nous sa demeure, il habite notre âme jusqu’à en sanctifier notre corps : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple de l’Esprit Saint » (1 Co 6, 19). Par l’Eucharistie, cette présence est accentuée par le corps du Christ qui rejoint notre propre corps : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui » (Jn 6, 56).

La Charité

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (Jn 14, 23). « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour » (Jn 15,9). On parle quelquefois de l’exercice de la Charité, mais avant d’être une discipline qui s’exerce, c’est une présence qui est à accueillir et dont il faut bien avoir conscience. Dieu est amour, il nous comble de son amour comme une présence en nous qui nous permet d’aimer en son nom.

L’Esprit Saint

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous » (Jn 14, 16-17). L’effusion de l’Esprit Saint, à la Pentecôte, est manifeste de la présence transformante de Dieu en chacun des apôtres, qui leur permet de donner naissance aux premières communautés chrétiennes. Le Christ leur promet cette présence en eux, celle de l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas un simple encouragement ou une force venue de l’extérieur, mais bien Dieu, par l’Esprit Saint, qui s’invite dans le cœur de chacun pour en faire de véritables évangélisateurs.

 

Dieu fait de nous sa demeure alors que nous allons vers lui. Il devance notre démarche à travers les grâces qu’il met à notre disposition. Reste effectivement à nous disposer à les recevoir. Notre préparation à la fête de la Pentecôte doit nous inviter à cette ouverture du cœur, en prenant vraiment conscience que nous sommes fait pour être la demeure de Dieu, et en travaillant donc à la sanctification de celle-ci. Ainsi, celui qui frappe sans cesse à la porte de notre cœur y trouvera ce grand désir d’une plus grande harmonie avec lui : « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48).

Don Hugues Mathieu + curé