4e dimanche de Pâques

D’après les affiches des services des vocations, c’est en se reconnaissant dans le visage d’un prêtre beau, jeune, dynamique, légèrement barbu, à l’aise avec les réseaux sociaux, dans une chasuble un peu tradi, qu’un jeune trouverait l’inspiration ou le courage d’une vocation sacerdotale.

Le monde de la publicité est loin de la réalité.

C’est plutôt, en vérité, le Christ pauvre qu’il faudrait représenter en grand. C’est le silence de l’adoration qu’il faudrait faire entendre. Ce sont des personnes un peu désorientées par la vie et des pauvres qu’il faudrait mettre. Il faudrait peindre ce qu’est une civilisation qui ignore l’Amour absolu, sa présence, son appel continu, son cri à la justice et à la vie…

Car ce sont ces choses-là qui font qu’un jeune se décide à devenir prêtre.Indigné que tant de beauté et tant d’amour, qui débordent du cœur du Christ, tombent dans un monde si indifférent et si froid.

Non, la vocation sacerdotale n’est pas une sorte de fatalité irrésistible et mystérieuse. Elle n’est pas non plus une fuite de ce que les gens estiment être les « vraies » responsabilités. Le pire c’est peut-être l’obstacle que mettent les parents qui « veulent des petits-enfants ».

 

La vocation sacerdotale est une libre ambition de répondre aux paroles et aux bénédictions de Jésus. De lui appartenir, de le représenter, de le perpétuer dans le monde. De faire pencher avec lui la balance vers le bien. D’appeler, une par une, les personnes à basculer du côté du monde de la résurrection, de la pénitence et de la réparation des péchés, de la miséricorde, du service des plus petits, de la sagesse puisée en Dieu et appliquée à tous les domaines de la vie.
La vocation sacerdotale, c’est consacrer sa vie à la Vérité divine qui dénoue les liens cachés des âmes, qui donne la vie en abondance et la vie éternelle, qui relève les personnes, qui les unit en Dieu. C’est jouer consciemment chaque jour sur le terrain de l’éternité.

Le choc avec la Parole de Dieu dans la Bible. Le choc avec puissant mystère de la liturgie. De la présence réelle du Christ dans ses sacrements. Le choc avec la pauvreté réelle. Le choc avec la misère spirituelle que notre société déguise si peu. La beauté d’une communauté chrétienne qui vit la foi en pensées et en actes. Voilà ce qui permettra à des jeunes de vouloir, d’accepter, de servir l’évangélisation en France et dans le monde.

C’est le tranchant de l’évangile qui attire.

Don Guillaume Chevallier +, vicaire