27ème dimanche du Temps Ordinaire

« Au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme »

« Le mariage est un signe précieux, parce que « lorsqu’un homme et une femme célèbrent le sacrement de mariage, Dieu pour ainsi dire, se ‘‘reflète’’ en eux, il imprime en eux ses traits et le caractère indélébile de son amour. Le mariage est l’icône de l’amour de Dieu pour nous. En effet, Dieu lui aussi est communion : les trois personnes du Père, du Fils et du Saint Esprit vivent depuis toujours et pour toujours en unité parfaite. Et c’est précisément cela le mystère du mariage : Dieu fait des deux époux une seule existence ». Cela a des conséquences quotidiennes et très concrètes, car les époux « en vertu du sacrement, sont investis d’une véritable mission, pour qu’ils puissent rendre visible, à partir des choses simples, ordinaires, l’amour avec lequel le Christ aime son Église, en continuant à donner sa vie pour elle » (Pape François – Amoris Laetitia n°121).
Les pharisiens interroge Jésus, on pas sur la grandeur du mariage, mais sur la manière possible de s’en détourner. Le sacrement du mariage est pourtant une véritable action de Dieu, répondant avec puissance à l’amour sans limite d’un homme et d’une femme, qui uni les deux êtres pour en faire « qu’une seule chair ». Cette unité est tellement forte qu’on la compare à l’unité du Christ avec l’Eglise, celle-ci étant corps mystique du Christ.

Mais pour ne pas être trop impressionné par cette unité parfaite, le Pape François ajoute, en empruntant une expression à Saint Jean-Paul II : « Cependant, il ne faut pas confondre des plans différents : il ne faut pas faire peser sur deux personnes ayant leurs limites la terrible charge d’avoir à reproduire de manière parfaite l’union qui existe entre le Christ et son Église ; parce que le mariage, en tant que signe, implique « un processus dynamique qui va peu à peu de l’avant grâce à l’intégration progressive des dons de Dieu » (n°122).

Beaucoup se marient une fois que tout est bien en sécurité, lorsque les finances sont suffisantes pour faire les festivités, lorsque la maison est construite et que les enfants présents sont la preuve ‘un amour durable. Pourtant le mariage n’est pas un aboutissement, c’est un « processus dynamique » qui va permettre au couple de construire, pas obligatoirement d’abord une maison, mais plutôt le projet stable de partager et de construire ensemble toute l’existence. Cela est vrai pour toutes les étapes de la vie, le mariage n’est pas un dynamisme pour les premières années matrimoniales. Ce processus de dynamisme doit s’articuler pour puiser toute sa force dans les joies de la vie matrimoniale et se consolider face aux difficultés rencontrées. « Tout ceci se réalise dans un parcours de croissance permanente. Cette forme si particulière de l’amour qu’est le mariage est appelée à une constante maturation, parce qu’il faut toujours lui appliquer ce que saint Thomas d’Aquin disait de la charité : « En effet, la charité, considérée dans sa nature spécifique propre, n’a rien qui limite son accroissement, car elle est une participation de la charité infinie qui est l’Esprit Saint […]. Du côté du sujet, on ne saurait non plus fixer de terme à l’accroissement de la charité ; car, toujours, la charité augmentant, l’aptitude à augmenter encore s’accroît d’autant plus » (n°134).

Prions alors pour les couples, ceux qui doivent se décider pour recevoir ce signe sacré du mariage, ceux qui commence une vie matrimoniale dans la grâce du mariage, ceux qui se sentent éprouvés dans leur cheminement, ceux qui rendent grâce pour la puissance d’un amour qui les rend toujours plus forts.

Don Hugues Mathieu + curé