Sainte Trinité

Ô Trinité, adorable et bienheureuse, qui êtes-Vous donc ?

Nous contemplons ce dimanche le grand mystère de la Trinité. Le XIe concile de Tolède en 678 en donne une formule : « Nous confessons et nous croyons que la sainte et ineffable Trinité, Père, Fils et Esprit Saint, est un seul Dieu par nature, d’une seule substance, d’une seule nature, ainsi que d’une seule majesté et puissance. »

J’invite les curieux à chercher dans leur moteur de recherche : « Denziger 525 » et, en deux clics sur catho.org, ils trouveront le Symbole de Tolède en son entier (n°525 et suivants). Il permettra de raviver et enrichir leur catéchisme, peut-être bien éloigné.

Ce mystère s’exprime et se vit dans la foi, plus qu’il ne s’explique dans la rationalité. Nous pourrions nous l’approprier en prenant soin de nous adresser à telle ou telle personne de la Trinité. Quand nous crions vers Dieu notre détresse, est-ce vers le Fils ou bien
l’Esprit Saint ? Quand nous rendons grâce à Dieu, est-ce envers le Père ou bien le Fils ? Quand nous implorons la grâce de Dieu, est-ce celle du Père ou de l’Esprit Saint ?

En faisant ainsi, nous pourrons être attentifs à la manière dont Dieu nous répondra, découvrant ainsi de façon plus personnelle qui Il est.

J’aimerai vous livrer mon témoignage pour essayer de rendre cela concret. Avant d’entrer au séminaire, je m’adressais à Dieu de façon relativement indistincte quant aux
trois personnes divines. Puis, j’ai compris petit à petit, en relisant mon histoire, que mon cri « Seigneur, Seigneur ! » était destiné au Père, Celui qui m’avait tout donné et vers qui je me tournais pour chercher quelle était sa volonté, Lui le Créateur tout-puissant, mon Père. Au fil des études, j’ai redécouvert le visage du Fils en son Eglise et en prenant conscience de ce qu’Il a fait pour me sauver, Lui le Rédempteur. Et j’ai été amené à demander l’Esprit Saint pour qu’Il m’éclaire, qu’Il me donne la grâce de répondre à ma vocation, Lui le Sanctificateur. Aujourd’hui, le plus souvent, je suis heureux de converser avec le Père, le Fils ou l’Esprit Saint, dans une relation personnelle avec chacun d’eux.

Si nous faisons l’effort de comprendre qui est Dieu, dans la théologie, c’est finalement pour préparer notre cœur à Lui dire un grand oui au jour de notre mort, afin d’avoir la
joie de vivre l’éternité à contempler son visage. Puisse cette solennité nous faire grandir dans le désir de rentrer dans l’intimité de Dieu qui s’est révélé Un en trois personnes
divines.

don Louis-Marie Boët, + prêtre