« Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint » (Ga 5,16)
Qu’attendons-nous de l’Eprit Saint ?
Si nous nous fions à l’enseignement de l’Ecriture, nous voyons très vite l’action de l’Esprit opérant de telles transformations que nous pensons peut-être que l’Esprit Saint n’est pas pour nous, que nous n’en sommes pas dignes. A l’Annonciation par exemple, il vient sur Marie et la puissance du Très-Haut la couvre de son ombre, il permet à Marie de concevoir dans sa virginité. A la Visitation, Elisabeth est remplie de l’Esprit Saint jusqu’à lui faire découvrir ce qui est encore caché en Marie. Puis Zacharie est lui aussi rempli de l’Esprit Saint lui permettant de prophétiser, offrant ainsi à l’Eglise le Benedictus récité tous les jours aux Laudes. L’Esprit Saint est aussi sur Syméon lui révélant qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir rencontré le Messie. Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres pour nous conduire à la Pentecôte où les Apôtres reçoivent solennellement l’Esprit Saint, source d’une évangélisation pleine d’audace et de courage.
L’Eglise nous enseigne que l’Esprit Saint est une source intarissable pour notre vie chrétienne. Nous attendons de l’Esprit Saint des dons, dons de connaissance, d’affection filiale, d’intelligence, de sagesse, d’esprit d’adoration, de conseil et de force. Nous en désirons aussi les fruits : l’humilité, la maîtrise de soi, la docilité, l’obéissance, la serviabilité, la patience, la pureté du cœur, la joie, le discernement, la paix intérieure… Devant cette multitude de grâces que Dieu nous donne par son Esprit Saint, nous pouvons attendre beaucoup et donc demander beaucoup. Mais il y a sans doute une autre question à se poser :
Qu’attend de nous l’Esprit Saint ?
Le Saint Esprit désire que nous marchions sous sa conduite. Il nous est donné pour habiter notre vie afin d’approcher chaque jour un peu plus Dieu lui-même. « Lorsque fut accomplie l’œuvre que le Père avait chargé son Fils de réaliser sur la terre, le Saint Esprit fut envoyé, le jour de la Pentecôte, afin de sanctifier continuellement l’Eglise et donner ainsi aux croyants accès vers le Père, par le Christ, dans l’unique Esprit. (…) L’Esprit habite dans l’Eglise et dans les cœurs des fidèles comme dans un temple, c’est en eux qu’il prie et qu’il rend témoignage à leur adoption de fils de Dieu. Cette Eglise, qu’il guide vers la vérité tout entière, qu’il unifie par le communion et le ministère, l’Esprit lui fournit ses moyens d’action et la dirige par la diversité de ses dons hiérarchiques et charismatiques, et il l’embellit par ses fruits » (Concile Vatican II). La première grâce à demander est alors la docilité à l’Esprit Saint. Si nous demandons beaucoup à Dieu mais que nous ne sommes pas disposés à recevoir, ne soyons pas surpris d’être si peu exaucés. Que cette fête de la Pentecôte donne à chacun une plus grande dévotion à l’Esprit Saint, pour en découvrir un peu plus chaque jour sa puissance.
Don Hugues Mathieu + curé