« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,2)
La première image que nous avons des mages est souvent celle de personnages de différentes origines, se prosternant devant l’enfant Jésus à la crèche et offrant leurs présents. Avant d’adorer et d’offrir, ils ont cherché cet enfant, et avant de le chercher géographiquement, ils ont cherché à savoir qui il était. Ce n’est pas l’enfant qui les conduit à Bethléem, mais c’est le fait qu’il soit le roi des Juifs, et plus encore le Christ annoncé dans les écritures. Une étoile les guide, mais ils n’avancent pas vers l’inconnu. Ils savent que l’étoile les conduit à un trésor qui réjouit leur cœur, d’une joie qui les habite avant même de découvrir Jésus. Au seuil d’une nouvelle année, notre chemin est tout tracé pour aboutir au Christ, que nous voulons adorer toujours plus, en esprit et en vérité.
Chercher qui il est : Dans la vie chrétienne, il y a des moments où nous progressons, d’autres où nous stagnons, d’autres encore où nous pensons régresser (par manque de foi parce que la grâce de Dieu est toujours agissante). D’année en année, nous changeons notre approche de Dieu, tout simplement parce que nous appréhendons la vie différemment selon notre maturité changeante, les événements qui ponctuent notre histoire, nos relations. Alors il nous faut redéfinir sans cesse qui est Jésus pour nous aujourd’hui, avec les éléments qui constituent notre relation à lui. Qui est le Christ pour moi aujourd’hui, et qui nécessite de me mettre à sa recherche ?
Chercher où il est : « Nous avons souvent dit que Dieu habite en nous, mais il est mieux de dire que nous habitons en lui, qu’il nous permet de vivre dans sa lumière et dans son amour. Il est notre temple : la chose que je cherche, c’est habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie (Ps 27, 4). Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille à ma guise (Ps 84, 11). C’est en lui que nous sommes sanctifiés » (Pape François – La joie et l’allégresse n°51). Les Mages ont suivi une étoile brillante, les incitant à sortir de chez eux. Nous devons nous aussi apprendre à repérer ce qui nous guide vers le Christ, et oser dépasser ce qui pourrait se présenter comme une limite. Les sacrements rendent présent le Christ, en particulier l’Eucharistie mais aussi la confession. C’est sur ce chemin que nous avons le plus de chance de le trouver.
Se réjouir avant même de le rencontrer : Les Mages sont dans la joie, une joie nourrie par l’espérance de la découverte de Jésus. Toute notre démarche chrétienne doit être stimulée par la joie, une joie intérieure que rien ne peut déstabiliser. Nous devons être heureux d’être chrétien, pas seulement aux yeux du monde (même si nous pourrions être un peu plus démonstratif), heureux de savoir que Dieu nous aime à tel point qu’il veut créer une relation intime entre nous et son Fils, heureux d’être rendu participant à la nature divine, donc à son amour. « Etre chrétien est »joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17), parce que »l’amour de charité entraine nécessairement la joie. Toujours celui qui aime se réjouit d’être uni à l’aimé. C’est pourquoi la joie est la conséquence de la charité » (St Thomas d’Aquin). Nous avons reçu la merveille de sa Parole et nous l’embrassons »parmi bien des tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint » (1 Th 1, 6). Si nous laissons le Seigneur nous sortir de notre carapace et nous changer la vie, alors nous pourrons réaliser ce que demandait saint Paul : »Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous » (Ph 4,4) » (Pape François n°122).
Offrir au Seigneur: L’or, la myrrhe et l’encens sont tout simplement les différents aspects de notre vie. L’or nous invite à présenter dans l’action de grâce les richesses que Dieu met en nos pauvretés, la myrrhe marque notre espérance en la vie éternelle, l’encens est ce qui nous permet de vénérer Dieu par notre prière d’agréable odeur.
L’histoire des Mages n’est pas une simple histoire manifestant la rencontre de toutes les nations avec le Christ, elle est notre histoire de chaque année, que nous ne vivons pas seul, mais dans la dynamique de l’Eglise universelle.
Bonne route pour cette nouvelle année !
Don Hugues Mathieu + curé