« Aujourd’hui vous est né un Sauveur »
Cette parole de l’ange du Seigneur adressée aux bergers a suffi à les mettre en route, à réveiller en eux le désir de voir s’accomplir la promesse du Salut.
Après avoir entendu éclater la joie du ciel à travers les louanges des anges, ces hommes frustes et suffisamment aguerris pour affronter la nuit, le froid, le désert et les bêtes sauvages, se sont laissés toucher. Ils ont laissé résonner en eux le manque auquel répond la promesse, l’aspiration à la véritable joie dont ils ont bénéficié comme d’un aperçu.
Nous sommes probablement logés à meilleure enseigne que ces bergers, qui manquaient certainement de bien plus de confort que nous… Mais sommes-nous véritablement capables d’oublier toutes nos contrariétés, toutes nos insatisfactions, toutes nos impressions de manque… pour laisser la place à la rencontre de celui qui traverse tout ce qui nous sépare afin d’être avec nous ?
Nous sommes tous traversés par des craintes, nous vivons bien des contrariétés, assurément. Mais le véritable manque nous apparaît-il ? La véritable et profonde tristesse serait d’être privé de celui qui vient au-devant de nous.
Or, depuis que le Fils éternel s’est incarné, plus rien ne pourrait nous séparer de lui. Il n’y a que les obstacles entassés, accumulés en nous qui peuvent nous empêcher de vivre de la joie qui habite le cœur des bergers et qui fait d’eux des missionnaires en repartant : ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Oui, nous sommes malheureusement tous capables de nous priver nous-mêmes de la joie d’accueillir le Fils de Dieu fait homme.
Cet enfant nouveauné, le prophète Isaïe l’appelle le « Prince-dela-Paix ».
Alors, ne craignons pas de lui demander de nous sauver de nousmêmes ; de faire régner la paix en nous-mêmes pour nous laisser marquer, toucher, transformer par le seul essentiel : le Salut que Dieu nous apporte par son Fils.
L’ange du Seigneur l’annonçait en songe à Joseph : « C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Nous croyons que nous sommes son peuple, alors laissons-le répandre sur nous sa miséricorde pour que nous vivions de son règne qui n’aura pas de fin.
Joyeux Noël !
don René-François, curé