Il reviendra dans la gloire
Le Credo, condensé de la foi catholique, affirme sans beaucoup de précisions, le retour du Christ, dans un futur plus ou moins proche, dans la gloire. Il faut reconnaître que cet événement annoncé reste difficile à imaginer dans nos esprits et bien mystérieux. Comment cela se passera-t-il ? Et surtout, qu’est-ce que ce retour glorieux du Sauveur implique pour moi et pour le monde ? [Laissons-nous] instruire par la comparaison du figuier…
Vous savez que l’été est proche… Le figuier, contrairement à la plupart des arbres de Palestine, renouvelle chaque année son feuillage. Quand il produit des bourgeons, quand ses branches deviennent tendres, on sait alors que l’été, le temps de la moisson, est proche. De même, ce retour glorieux du Christ viendra dans la continuité de l’histoire du monde, préparé par des signes prémonitoires. Jésus dit lui-même qu’il n’est pas venu pour abolir mais pour accomplir (Mt 5, 17).
Mais il y aura aussi la surprise de la moisson, pendant l’été. Les agriculteurs de nos régions le savent par expérience : la décision de moissonner le blé mûr dépend de plusieurs facteurs dont ils ne sont pas totalement les maîtres, en particulier la météo. D’autres passages de l’Evangile précise que le Christ glorieux viendra comme l’éclair qui brille d’un coin du ciel à l’autre, de l’Orient à l’Occident, comme par surprise.
Le cardinal Journet, récent théologien, compare ce moment à une éclosion, illustrant très bien ce double aspect de continuité et de surprise : Une tige de Jacinthe qui tout à coup donne une fleur blanche et parfumée. (…) La tige verte semble dire : « Mais je ne la reconnais pas ! Ma couleur, c’est le vert, je n’ai aucun parfum ; cette chose est blanche, elle est parfumée, elle ne vient pas de moi ! » Pourtant, la fleur est bien dans la continuité de la tige… (cf. Entretien sur les fins dernières, Card. Journet). Qu’est-ce que cela implique pour moi ? Comment se préparer à un événement impossible à prévoir ?
Le Ciel et la terre passeront, mes paroles ne passerons pas. La meilleure manière de se préparer à vivre un tel événement est de s’appuyer avec confiance sur le Christ dont les paroles sont sûres. Nous sommes attachés à notre monde que nous connaissons car, pour une part, il nous sécurise. Il nous donne un cadre, des modèles, des références… Mais Jésus nous apprend qu’il y a en fin de compte plus de stabilité dans ses paroles que dans le monde physique. Tout passe… le Seigneur reste ! Le seul critère de référence qui doit orienter notre vie demeure donc le Christ, mort et ressuscité. Seule une adhésion plus profonde à sa personne et à la totalité de son Evangile nous donne l’assurance de la victoire finale et nous permettent d’aller de l’avant. Il y a donc dans ce bref enseignement de Jésus, un fort encouragement à la prière en, par et pour lui, lui qui a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie (He 10, 14).
Nous devenons ainsi nous-mêmes les signes de cette présence immuable de Dieu et des points de repère pour nos contemporains, dans un monde où les catastrophes naturelles et morales ne manquent pas. Nous devenons en quelques sortes les « porte-paroles » du Très-Haut !
Dans l’élan missionnaire que nous voulons pour notre paroisse, soyons donc constants et vigilants dans la prière, en tenant notre place dans ce monde. Entrons nous-mêmes dans la vie profonde de l’Eglise qui ne cesse de désirer, de chanter dans son Credo, d’annoncer à la messe, et de hâter par sa prière ce retour du Christ. Que le règne de Dieu vienne au moment voulu… quand la moisson sera bien mûre !
Don Antoine Storez +, vicaire