Le Saint-Sacrement

« Ce qu’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer »

Le Catéchisme de l’Eglise catholique dit : « Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Il élève l’Eucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait  » comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les sacrements  » (S. Thomas d’A.). Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont  » contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier  » (Cc Trente).  » Cette présence, on la nomme ‘réelle’, non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas ‘réelles’, mais par excellence parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier « . (CEC 1374). Ce dimanche de Saint Sacrement vient mettre en valeur ce mystère de la présence réelle du Christ au milieu du peuple chrétien. Peut-être sommes-nous habitués à approcher le Christ sous les espèces eucharistiques, mais il y a deux manières de vivre une habitude : on pourrait parler d’habitude extérieure et d’habitude intérieure.
L’habitude extérieur concerne notre action, notre savoir faire, mais le danger est de prendre des mauvaises habitudes. L’habitude de communier peut se transformer en un agir machinal qui nous fait perdre non seulement le sens des choses, mais l’attitude nécessaire pour les approcher. Nous devrions pourtant toujours communier avec la même solennité et le même sérieux que le jour de notre première communion, ou comme si c’était la dernière fois ou même la seule fois.
L’habitude intérieure révèle la profondeur du mystère en nous. A force de méditation, d’adoration, de communion, nous comprenons toujours plus l’Eucharistie comme nourriture indispensable. « L’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne » (Concile Vatican II). Nous nous habituons à ce mystère en prenant conscience des grâces nouvelles qu’il nous donne chaque fois que nous l’approchons. Nous en avons alors besoin pour vivre dans une plus grande intimité avec celui qui se donne à nous : « Le sacrifice du Christ et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice :  » C’est une seule et même victime, c’est le même qui offre maintenant par le ministère des prêtres, qui s’est offert lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d’offrir diffère  » (Cc. Trente).  » Et puisque dans ce divin sacrifice qui s’accomplit à la messe, ce même Christ, qui s’est offert lui-même une fois de manière sanglante sur l’autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, ce sacrifice est vraiment propitiatoire  » (CEC 1367).

Alors laissons-nous conduire par Saint Alphonse de Ligori : « Le saint homme Job était saisi de crainte à la seule pensée que Dieu se dérobait à lui ; mais nous, à la pensée que Jésus, au Saint Sacrement, voile sa majesté, nous ne devons éprouver aucune appréhension, mais redoubler de confiance et d’amour ; car, au dire de Novarin, si dans l’Eucharistie Dieu cache sa présence, c’est pour mieux découvrir son amour, et augmenter ainsi notre confiance. Ah ! mon Jésus, quelle invention inspirée par l’amour que l’Eucharistie ! ».

Don Hugues Mathieu + curé