Le chemin pour suivre le Christ
Il y a quelques semaines, nous méditions sur l’appel de Jésus de ses premiers disciples, ces artisans qu’il voulait faire pêcheurs d’hommes. A de nombreuses reprises, le Christ invite à sa suite des hommes et des femmes capables de se mettre à son école, tel le maître par rapport à des disciples : « Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite » (Mc 1,20), « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau » (Mt 11,28), « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mt 16,24), « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre » (Mc 10,28), « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » (Lc 14,27), « Vends tout ce que tu as (…), puis viens, suis-moi » (Lc 18,22). Mais il y a une autre manière pour Jésus d’appeler à le suivre, plus subtile et tellement plus développée. Il s’agit du « Sermon sur la montagne » que nous avons commencé à méditer dimanche dernier par l’évangile des Béatitudes. Jésus donne le ton : « Bienheureux êtes-vous… ». Si vous voulez le bonheur, la Béatitude, voilà le chemin qu’il faut suivre. Après quoi il va approfondir par son enseignement ce qu’il nous faut faire et être pour répondre à son appel. Jésus commence par nous identifier au sel de la terre et à la lumière du monde, ce qui peut susciter plusieurs interrogations :
– Qu’est-ce qui fait que nous sommes sel de la terre et lumière du monde ?
– Qu’est-ce qui nous ferait perdre cette identité ? Comment ne pas s’affadir ou être sous le boisseau ?
– Quelle influence le Christ attend-t-il de nous vis-à-vis des autres ?
Il est évident que ce qui est touché par le sel devient salé, ce qui est dans le périmètre de la lumière est éclairé. Ce qui nous fait être sel de la terre et lumière du monde tient à ce que nous avons d’abord reçu. De Jean-Baptiste il est dit : « cet homme n’était pas la lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la lumière » (Jn 1,8). Si nous sommes lumière, c’est parce que nous avons reçu la véritable lumière qu’est le Christ : « Le Verbe était la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jn 1,9). Le Christ ne vient pas seulement nous éclairer, mais faire de nous une lumière qui peut transmettre à son tour, en commençant par conduire l’autre sur le chemin de la lumière. Chaque acte mauvais met une ombre et peut nous conduire dans les ténèbres, mais la grâce de la miséricorde vient sans cesse raviver en nous la présence du Christ. Comme il est difficile pour du sel de devenir fade, il est difficile pour un baptisé de perdre la présence du Christ. Cette image de Jésus est un véritable encouragement pour nous stimuler dans le témoignage de notre vie chrétienne. Alors demandons avec conviction d’être toujours plus le sel de la terre et la lumière du monde.
Don Hugues, †curé