« Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre. »
Le 18 février est la fête de Sainte Bernadette Soubirous qui a eu la grâce des apparitions de la Vierge Marie, à Lourdes, en 1858.
Née en 1844, Bernadette n’a pas une enfance spécialement heureuse. Son père, meunier de profession, perd injustement son travail. La famille se retrouve dans une grande pauvreté. En 1857, Bernadette, chétive et asthmatique, est placée par ses parents à Bartrès où elle garde des moutons. De retour à Lourdes en 1858 pour faire sa première communion, c’est à ce moment-là que sa vie va prendre une autre tournure. Du 11 février au 16 juillet 1858, la Vierge Marie lui apparaitra à 18 reprises, à la grotte de Massabielle, au bord du Gave. Bernadette n’est bien reçue par personne. Les autorités civiles et religieuses lui font subir de nombreux interrogatoires, souvent pénibles. Son entourage la prend pour une folle et une simulatrice. Cependant, de plus en plus de monde se rend à la grotte avec Bernadette qui restera toujours dans un calme déconcertant.
C’est lorsqu’elle rapporte au curé de Lourdes l’identité de la Dame qu’elle va être prise au sérieux. Marie se présente sous le vocable de l’Immaculée Conception, Bernadette n’a pas pu l’inventer. En 1860, elle est admise comme pensionnaire à l’hospice des Sœurs de la Charité, où elle va apprendre à lire et à écrire. En 1862, l’évêque reconnaît les apparitions et accueille aussi le souhait de Bernadette de rentrer dans la congrégation des Sœurs de la Charité. Elle commence alors son postulat, puis quitte Lourdes pour Nevers en 1866. Devenue Sœur Marie-Bernard, elle fait profession en 1867, pour vivre 13 années de vie religieuse dans la souffrance. La froideur de ses supérieurs et sa maladie pulmonaire ne lui font pas perdre la charité qu’elle exerce auprès des malades, étant affectée à l’infirmerie. Le 16 avril 1879, elle meurt en murmurant « Saint Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse ». Son corps demeure aujourd’hui intact, et repose à la chapelle des sœurs de la Charité de Nevers.
Le 18 février 1858 est la date de la 3ème apparition. Pour la première fois, la Dame s’exprime à Bernadette en lui demandant de venir pendant 15 jours. Bernadette lui promet, et devra surmonter bien des obstacles pour y parvenir. Mais Marie lui avait bien précisé : « Je ne vous promets pas le bonheur en ce monde, mais dans l’autre ». Bernadette ne fait que vivre l’évangile par lequel le Christ a mis en garde ses disciples : « Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront… à cause de moi… Vous serez haïs de tous à cause de mon nom, mais celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » (Mt 10, 17-22).
Bernadette est une image vivante des béatitudes : « Heureux, vous les pauvres… Heureux, vous qui pleurez maintenant… Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent… » (Lc 6, 20). Par son humilité et sa simplicité, Bernadette a accepté de subir les contradictions, pour aujourd’hui en recueillir les fruits dans la vie éternelle.
Bienheureux sommes-nous aussi de bénéficier des grâces de Bernadette à travers le sanctuaire de Lourdes. Il est signe de plusieurs enseignements : notre dévotion à la Vierge Marie doit toujours être grandissante pour être conduit à la source qui est le Christ, notre pauvreté (manifestée à Lourdes par les problèmes de santé) nous renvoie à la nécessité de nous tourner humblement vers le Seigneur pour être soigné, « venez vous laver à la source », le véritable source étant celle de la miséricorde. C’est alors que nous pouvons entendre le Seigneur nous dire « votre récompense est grande dans le ciel ».
Don Hugues Mathieu + curé