3ème dimanche du Temps Ordinaire

« L’Esprit du Seigneur est sur moi » (Lc 4,18)

« Les réalités divinement révélées, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y ont été consignées sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Notre sainte Mère l’Église, de par la foi apostolique, tient pour sacrés et canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint, ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église elle-même. Pour composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il a eu recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement » (DV 11). A l’écoute de cet enseignement du Concile Vatican II, on ne peut que s’émerveiller face à Jésus lisant l’Ecriture, et ceci à double titres :

L’Ecriture est l’expression de Dieu par l’Esprit Saint : nous ne pouvons pas lire la Bible comme un roman, nous ne pouvons même pas la lire comme un témoignage précis d’une vraie histoire passée. L’Ecriture est parole de Dieu vivante, parce que l’Esprit Saint a accompagné chacun des auteurs pour que leurs écrits soient habités par la vie de Dieu lui-même. En étudiant l’Ecriture, nous ne faisons pas une recherche archéologique (laissons cela aux spécialistes), mais nous recherchons en profondeur ce que l’Esprit de Dieu a insufflé à l’auteur pour nous le transmettre.

Jésus se fait l’écho de l’Esprit Saint : Dans le mystère de la Trinité, Jésus, fils du Père dans l’amour de l’Esprit Saint, est celui qui est le plus en communion avec l’Esprit par lequel l’Ecriture est donnée au peuple de Dieu. Le Verbe de Dieu, dont l’Esprit Saint a provoqué l’incarnation dans le sein de Marie, ne pouvait qu’attirer tous les regards et rendre plein d’attention tous ceux qui l’écoutaient lorsqu’il se rendait à la synagogue, « selon son habitude ».

Pour lire et écouter l’Ecriture, nous avons alors besoin d’entrer en communion avec l’Esprit Saint, source de l’Ecriture, et donnant le ton par laquelle nous pouvons la lire. Mais nous avons quand même le devoir de connaître, même succinctement, l’environnement historique et social dans lequel se trouvait l’auteur à l’époque où il a écrit. Voilà ce que le Concile nous dit : « Cependant, puisque Dieu, dans la Sainte Écriture, a parlé par des hommes à la manière des hommes, il faut que l’interprète de la Sainte Écriture, pour voir clairement ce que Dieu lui-même a voulu nous communiquer, cherche avec attention ce que les hagiographes ont vraiment voulu dire et ce qu’il a plu à Dieu de faire passer par leurs paroles. Pour découvrir l’intention des hagiographes, on doit, entre autres choses, considérer aussi les « genres littéraires ». Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression. Il faut, en conséquence, que l’interprète cherche le sens que l’hagiographe, en des circonstances déterminées, dans les conditions de son temps et de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a, de fait, exprimé. En effet, pour vraiment découvrir ce que l’auteur sacré a voulu affirmer par écrit, il faut faire minutieusement attention soit aux manières natives de sentir, de parler ou de raconter courantes au temps de l’hagiographe, soit à celles qu’on utilisait à cette époque dans les rapports humains. Cependant, puisque la Sainte Écriture doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit que celui qui la fit rédiger, il ne faut pas, pour découvrir exactement le sens des textes sacrés, porter une moindre attention au contenu et à l’unité de toute l’Écriture, eu égard à la Tradition vivante de toute l’Église et à l’analogie de la foi. Il appartient aux exégètes de s’efforcer, suivant ces règles, de pénétrer et d’exposer plus profondément le sens de la Sainte Écriture, afin que, par leurs études en quelque sorte préalables, mûrisse le jugement de l’Église. Car tout ce qui concerne la manière d’interpréter l’Écriture est finalement soumis au jugement de l’Église, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la Parole de Dieu et de l’interpréter » (DV 12).

En résumé, pour lire et écouter l’Ecriture, dans un esprit de prière et d’écoute de l’Esprit Saint, n’ayons pas peur de feuilleter nos bibles, d’en lire les notes introductives ou en bas de page, de nous laisser instruire. C’est ce qui nous aidera à être plus attentif à ce que Dieu dit à notre cœur, dans la communion de l’Eglise.

Don Hugues Mathieu + curé