4ème dimanche de l’Avent / Noël

La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. (Jn 1, 5)

Entre le solstice d’été (21 juin) et le solstice d’hiver (21 décembre), la durée du jour diminue d’une minute par jour environ. La lumière du jour semble perdre du terrain jusqu’au mois de décembre ; elle paraît presque vaincue par les ténèbres. Mais après le solstice d’hiver, les jours commencent à rallonger de nouveau… La lumière du soleil n’a pas été vaincue, les ténèbres ne l’ont pas arrêtée !

Avant d’être le jour où nous faisons mémoire de la naissance de Jésus, le 25 décembre était une fête païenne appelée Dies Natalis Solis Invicti, le jour de naissance du Soleil Invaincu. Tout donne l’impression que Dieu, une fois de plus, a devancé l’histoire des hommes, en préparant le terrain par ce « Noël païen ». En effet, qui mieux que Jésus-Christ peut représenter ce Soleil invaincu que les ténèbres n’ont pas su arrêter ? Noël est la fête de la lumière véritable, victorieuse des ténèbres du péché (cf. Jn 8, 12).

Noël nous éclaire d’abord sur le bonheur que nous cherchons. Si le monde contemporain situe facilement le bonheur dans le plaisir à tout prix, les honneurs, la gloire, le pouvoir et même la santé, le mystère de la Nativité renvoie à une tout autre réalité. Il nous montre que notre vraie joie se trouve d’abord dans la pauvreté volontaire de la Sainte Famille, la simplicité des bergers et le silence pénétrant de la crèche. Joseph et Marie ne parlent pas. Ils contemplent silencieusement l’enfant endormi, mystère immense du Dieu fait chair. Pour nous, laissons pour une fois de côté la « magie de Noël », le Père Noël et les guirlandes clignotantes, pour nous laisser saisir par la réalité… si simple, si belle !

Noël nous éclaire sur le dessein d’amour de Dieu. Par ses patriarches et la bouche de ses prophètes, Dieu n’a pas cessé de nous le révéler avec une prodigieuse patience. Mais voici, qu’au jour de l’Annonciation, Marie, par son « oui », inaugure une nouvelle phase dans l’histoire de l’humanité que nul ne pouvait imaginer : le Ciel se penche sur la terre, Dieu fait irruption dans l’histoire des hommes, la distance entre le Créateur et ses créatures est définitivement franchie. L’amour de Dieu va jusque-là… Noël vient défier toute logique humaine. Dieu ne nous sauve pas par la puissance et la force d’un super-héros, mais par la vulnérabilité d’un bébé. Notre petitesse n’arrête pas la puissance de l’amour divin qui vient nous chercher où nous sommes – peut-être plus bas encore – non pour nous juger, mais pour nous tirer du monde des ténèbres.

Le Verbe était la lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde (Jn 1, 9). En ces jours saints, toute l’Église est illuminée par la splendeur de Noël. Un sauveur nous est né ! Il nous sauve d’abord en nous révélant le vrai chemin de salut, celui de pauvreté et la simplicité de la crèche. Il nous sauve en nous révélant l’amour incommensurable de Dieu, capable de se faire l’un de nous pour nous élever à lui. Que le nom du Seigneur soit béni !

Don Antoine Storez +vicaire