3ème Dimanche de Carême

Ce que le Père recherche…

Quel beau passage que celui de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine ! Nous y remarquons toute la délicatesse pastorale de Jésus. Il a su se mettre à la portée de cette femme en lui demandant à boire, et il la conduit là où elle n’aurait pu aller toute seule. En quelques paroles échangées, il transforme son cœur de pécheresse en un cœur d’apôtre ! Cet incroyable retournement est encourageant pour chacun de nous. Le but du carême est de vivre de telles transformations intérieures, toujours possibles, avec l’aide du Seigneur.

Au cœur de la conversation, Jésus dit que le Père recherche des adorateurs en esprit et en vérité. Qu’est-ce à dire ? Comment être ce genre d’adorateurs ? L’adoration, explique le Catéchisme de l’Eglise Catholique, est la première attitude de l’homme qui se reconnaît créature devant son Créateur. (…) Elle est le prosternement de l’esprit devant le Roi de gloire et le silence respectueux face au Dieu toujours plus grand (n. 2628). En d’autres termes, adorer en esprit et en vérité c’est poser un acte de foi en la présence aimante de Dieu et en sa toute-puissance. Nous trouvons une précision supplémentaire chez Saint Paul : Je vous exhorte à présenter à Dieu votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de lui plaire : c’est là, pour vous, l’adoration véritable (Rm 12, 1). Cette adoration n’est donc pas simplement une démarche intérieure, sans geste ni forme, mais une consécration de l’être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps.

Plus besoin donc de Jérusalem ou du Mont Garizim pour adorer. Nous pouvons être de vrais adorateurs en tout lieu chaque fois que toute notre personne est consacrée à Dieu : en famille, à l’église, pendant que nous travaillons ou en pleine nature. Mais le lieu par excellence où nous pouvons être des adorateurs, c’est la messe. Toute la prière de la messe oriente l’esprit, l’âme et le corps vers le Père, par l’intermédiaire du Fils, dans la communion de l’Esprit. Réjouissons-nous donc de ce grand cadeau du Christ et de l’Eglise et vivons nos messes plus intensément pendant notre carême…puisque c’est ce que recherche le Père !

Don Antoine Storez,+ vicaire