33e dimanche du Temps Ordinaire

Semper parati !*

A la fin d’une année liturgique, au cœur de l’automne, quand la lumière diminue et que le froid gagne doucement du terrain, il se peut que nous soyons tentés de renoncer à nos ardeurs du début d’année dans notre marche à la suite du Christ. La mémoire de l’énergique héraut de la charité Saint Martin, célébrée le 11 novembre, avait déjà de quoi accroître notre détermination à suivre Jésus. Mais ce dimanche, l’Eglise insiste encore : « Fidélité », « durable et profond », « nuit et jour », « persévérance »… autant de mots et d’expressions qui nous appellent à vivre avec endurance les tribulations de la vie pour ne pas nous laisser vaincre par le démon de la mollesse et du découragement et être prêts pour le jour du Seigneur. Retenons quelques fragments de la Parole de Dieu…

Persévérer pour avoir la vie. La finale de l’Evangile nous appelle à demeurer ferme dans notre décision de suivre le Christ, malgré les obstacles. La persévérance n’est possible que si notre motivation vient de l’intérieur. Une motivation trop occasionnelle (obtenir une réponse immédiate de Dieu), superficielle (ressentir émotionnellement sa présence) ou humaine (arriver à un sommet par ses propres forces) ne permet pas de tenir sur le long terme. La seule motivation doit être celle de l’amour du Christ pour lui-même et celle ci vient de Dieu « par l’Esprit-Saint qui a été répandu dans nos cœurs » (Rm 5, 5). Qu’est-ce qui aujourd’hui me pousse à marcher à la suite du Christ ? Si cette raison vient de l’intérieur, je trouverai la force de persévérer jusqu’au bout car Dieu « ne peut se renier lui-même » (2 Tm 2, 13).

Jouez pour le Seigneur sur la cithare… Acclamez votre roi, le Seigneur ! Le psalmiste a raison : notre motivation intérieure se construit par toutes les pensées que nous entretenons chaque jour.

En psychologie, on parlerait sans doute de « discours intérieur ». C’est une question de choix. Nos pensées ont en effet un impact direct sur la manière dont nous allons nous comporter. Mais loin d’être une simple méthode psychologique fondée sur l’autosuggestion, la louange du Seigneur en toutes circonstances, l’action de grâce pour sa justice parfaite et pour sa souveraineté, s’appuie sur la réalité de la toute-puissance de Dieu. La louange demeure un moyen très puissant de nous rendre sensible à son action et hâte son retour dans la gloire!

Travailler dans le calme. Voici l’appel de St Paul aux Thessaloniciens qui, sous prétexte d’un retour imminent du Christ triomphant, s’abstiennent de travailler. Travailler dans le calme suppose une activité qui s’inscrit dans le temps. Concrètement, c’est faire les choses une par une sans précipitation, mettre son téléphone de temps en temps en veille, s’autoriser quelques pauses bien placées, éventuellement écrire sur un carnet à part ce qui nous préoccupe (ça libère le cerveau !)… En définitive, c’est travailler en Dieu, avec lui et pour lui, dans le désir souvent renouvelé de lui appartenir. « Heureux le serviteur que le maître trouvera faisant ainsi » (Mt 24, 46) car non seulement il sera plus efficace, mais en plus il sera prêt au retour du maître. Accrois Seigneur notre amour pour toi et accorde-nous de trouver notre joie dans notre fidélité à te servir. Viens Seigneur Jésus, nous sommes prêts !

Don Antoine Storez, + vicaire

* toujours prêts !