30ème dimanche du Temps Ordinaire et Toussaint

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit»

C’est la réponse que Jésus donne lorsque ses interlocuteurs lui demandent le plus grand des commandements parmi les 613 de la Loi de Moïse ; et il y ajoute aussitôt, comme on le sait, celui-ci : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ce dialogue se place dans la longue série de controverses par lesquelles les pharisiens et les sadducéens, ainsi que les partisans d’Hérode, cherchent à piéger Jésus. A chaque fois, Jésus donne des réponses qui déroutent ses contradicteurs, mais ils reviennent à l’attaque d’une autre manière. Le dialogue de ce dimanche nous montre toute l’étendue qui les sépare : Jésus parle d’aimer Dieu et son prochain, et eux ergotent sur des petits articles pour le prendre en défaut… Ils sont passés à côté de l’essentiel et Jésus, sans le lasser, mais apparemment un peu mécontent, leur rappelle le cœur, ce qui compte plus que tout.

Pour nous, c’est une invitation à relire notre vie chrétienne et notre pratique à l’aune de ce commandement. Dans quelle mesure ma foi et ma- pratique sont-elles une expression de mon amour pour Dieu et mon prochain ? Dans quelle mesure mes idées ou mes opinions m’en détournent-elles ? Est-ce que je nourris et entretiens ce désir d’aimer qui est au plus profond de mon être ?

Par exemple, on peut s’arrêter un instant sur la prière. Est-ce que ma manière de prier cherche à faire plier Dieu, ou est-ce que je cherche d’abord et avant tout à mieux l’aimer ? Cela vaut aussi pour la prière de demande : est-ce que je rabâche comme les païens, ou est-ce l’expression de ma confiance filiale ?

Relire sa vie sous le regard de ce commandement de la charité est une bonne manière de nous présenter face à Dieu. « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour », nous dit saint Jean de la Croix ; saint Paul le dit à sa manière dans la première lettre aux Corinthiens : « s’il me manque l’amour, je ne suis rien ; l’amour ne passera jamais ». Cherchons donc à mettre toujours plus au cœur de notre vie la charité, notre réponse à l’amour infini de Dieu qui nous a aimés le premier !

Don François Doussau + prêtre