2ème dimanche de l’Avent

    Qu’avons-nous, chrétiens, à dire au monde ? Qu’avons-nous à dire autour de nous à des personnes à qui nous voulons du bien mais qui ne semblent pas attirées par Dieu, du moins pas en priorité ?

Nous pouvons parler de l’amour de Dieu, de sa bienveillance, de la nôtre, dire ce que l’amour de Jésus transforme dans notre vie. Nous pouvons parler de la Sagesse, de ce qui est offert à tous les « hommes de bonne volonté », faire admirer le long fleuve de l’Eglise qui coule depuis la croix et la Pentecôte, avec ses saints dont « l’existence est un appel », promouvoir ce que saint Jean-Paul II appelait « la civilisation de l’amour ». Et il y a bien d’autres pistes…

Mais surtout, cet Avent nous rappelle une vérité à proclamer que, peut-être, nous ne proclamons jamais… Il va venir. Jésus va revenir. Vraiment, et pas en symbole. Que cela vous intéresse ou non, vous préoccupe ou non, Il revient parce qu’Il l’a dit et qu’Il tient ses promesses. Il a accompli à la perfection les prophéties de l’Ancien Testament, pas de raison que ce soit différent pour les annonces de son retour. Il reviendra et tous nous paraîtrons devant Lui, que nous soyons encore sur terre, ou bien dans la tombe depuis des siècles. La résurrection des corps et le jugement universel, cela concernera aussi les distraits, les athées et les indifférents. Chacun peut choisir, s’y préparer ou regarder ailleurs, se convertir ou se divertir.

Cette vérité a une face consolante. « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu… Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. » Personne ne sera oublié, les injustices seront réparées, enfin.

Mais cette vérité est aussi un cri d’alarme. « Peuple de Sion, voici que le Seigneur vient. » Il est venu sauver, Il reviendra pour juger et faire toutes choses nouvelles. Beaucoup peuvent dire : « Voyons, mais quand donc, depuis le temps ? » Saint Pierre a fourni l’explication dans sa lettre : « Pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion… Faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut. » Le délai est donc dû à la patience de Dieu, à sa bonté qui attend la conversion de la multitude. Saint Augustin invitait ses fidèles à en tirer toutes les conséquences. « Guérissons-nous, frères ! Corrigeons-nous ! Le Seigneur va venir. Parce qu’il n’apparaît pas encore on se moque de lui ; pourtant il ne va pas tarder à venir, et alors ce ne sera plus le moment de s’en moquer. Frères, corrigeons-nous ! Un temps meilleur va venir, mais non pas pour ceux qui vivent mal. »

La douce aurore de l’Avent apporte à la fois une brise d’espérance, et la trompette d’un appel à la conversion. Pour que chacun fasse en son cœur la place qui revient à une vraie grâce de Noël, qu’il faut déjà demander.

Don Enguerrand de Lorgeril +vicaire