2ème dimanche de l’Avent

Droit au but

Malgré des performances mitigées ces dernières années, l’Olympique de Marseille reste une des meilleures équipes françaises (5ème en ligue 1, pour ceux qui ne suivent pas). Avec tout de même d’excellents attaquants, comme le champion du monde Florian Thauvin (oh le beau triplé contre Amiens le mois dernier !). « Droit au but » ! C’est la devise dont l’OM s’est doté à sa fondation en 1899. Elle était en réalité d’abord la devise de la fiancée de son fondateur (René Dufaure de Montmirail, pour ceux qui sont un peu fâchés avec l’histoire de France) : Marguerite avait en effet, dit-on, un « caractère fonceur ».

Nous aussi, nous avons une petite sœur au caractère fonceur. A 15 ans, elle demande à rentrer au Carmel pour ne pas perdre une année de plus avant de réaliser son rêve : vivre pour Jésus seul, pour obtenir la conversion des cœurs et prier pour les prêtres. Quelques mois avant sa mort, à 24 ans, elle écrit à l’abbé Bellière, non sans humour : « Je suis maintenant toute prête à partir, j’ai reçu mon passeport pour le Ciel » (10 août 1897).

Droit au but. Thérèse ne regarde pas l’existence en dehors d’un regard de foi. Elle montre par là sa sagesse, très tôt… sagesse acquise par la fréquentation de la Parole de Dieu, dans laquelle Jésus lui-même l’enseigne. “ Ah ! Si les savants ayant passé leur vie dans l’étude étaient venus m’interroger, sans doute auraient-ils été étonnés de voir une enfant de 14 ans comprendre les secrets de la perfection, secrets que toute leur science ne leur peut découvrir, puisque pour les posséder il faut être pauvre d’esprit !… (Manuscrit A) ”

Droit au but. Thérèse utilise le temps qui passe pour son grand objectif. ‘Ton cœur est fait pour aimer Jésus, pour l’aimer passionnément, Nous n’avons que les courts instants de notre vie pour aimer Jésus, le diable le sait bien, aussi tâche-t-il de la consumer en travaux inutiles…’ (Lettre à Marie Guérin, 30 mai 1899).

Droit au but. Là où la conscience de sa propre médiocrité en fait ralentir et s’arrêter plus d’un en chemin, Thérèse retourne la situation. « Quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l’enfant prodigue qui revient à Lui ».

Droit au but. Sa prière d’offrande à l’amour miséricordieux est un sommet : « O mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous Aimer et vous faire Aimer, travailler à la glorification de la Sainte Eglise en sauvant les âmes qui sont sur la terre et [en] délivrant celles qui souffrent dans le purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m’avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu d’être vous-même ma Sainteté » (manuscrit C)

Droit au but. Thérèse attend le retour du Christ et travaille inlassablement à le préparer, en encourageant ses sœurs qu’elle voudrait voir toutes zélées comme elle. « Ah ! que verrons-nous alors ?… Qu’est-ce que c’est que cette vie qui n’aura plus de fin ?… Dieu sera l’âme de notre âme… mystère insondable… L’œil de l’homme n’a point vu la lumière incréée, son oreille n’a pas entendu les incomparables harmonies et son cœur ne peut pressentir ce que Dieu réserve à ceux qu’il aime. Et tout cela arrivera bientôt, oui bientôt, dépêchons-nous de faire notre couronne (…). Céline, pendant les courts instants qui nous restent ne perdons pas notre temps… sauvons les âmes… les âmes, elles se perdent comme des flocons de neige, et Jésus pleure, et nous… nous pensons à notre douleur sans consoler notre fiancé… Oh ma Céline, vivons pour les âmes… soyons apôtres… sauvons surtout les âmes des Prêtres, ces âmes devaient être plus transparentes que le cristal… Hélas ! combien de mauvais prêtres, de prêtres qui ne sont pas assez saints… Prions, souffrons pour eux, et au dernier jour Jésus sera reconnaissant. Nous lui donnerons des âmes !… Céline, comprends-tu le cri de mon coeur ?… Ensemble… Toujours ensemble » (Lettre 94 à Céline, 14 juillet 1889).

Pourquoi avons-nous invité les reliques de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dans nos paroisses à cette époque de l’année ? Pour qu’elle nous guérisse de tout ce qui dans notre vie ne va pas droit au but. L’OM a sa Marguerite : l’Eglise a sa Thérèse. Avec elle écrions-nous : Viens Seigneur Jésus !

Don Guillaume Chevallier +, vicaire