Solennité de Saint Pierre et Saint Paul

Tous les Français connaissent ces mots de Charles Péguy car ils ont été comme enchâssés dans « la grande vadrouille » : « Étoile de la mer, voici la lourde nappe, et la profonde houle et l’océan des blés ». Il s’agit de la présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres, Péguy l’avait lu à Henri Fournier, celui du grand Meaulne, qui approfondissait sa foi peut avant d’être fauché dans les massacres de fin d’été 1914. Péguy, pèlerin de Chartres à la suite de Huysmans et tant d’autres…

Quand mon supérieur (et son conseil) m’a nommé à Nogent-le-Roi, je me suis dit : je vais rendre à ce diocèse, 49 ans après l’avoir quitté (pour raisons professionnelles de mon père), quelques petits services de prêtre, là où j’ai reçu ma première formation chrétienne, 10 ans au pensionnat Saint-Pierre de Dreux et où est née, encore enfant, ma première idée de vocation consacrée au Seigneur. Je voudrais donc citer l’aumônier de Saint-Pierre, le chanoine Duval, 35 ans dans cette école, qui m’a tant appris, les rudiments depuis mes premières confessions enfant, jusqu’à la méditation en 3 points des Olier et Tronson vers mes 18 ans.

Je voudrais aussi nommer l’abbé Le Bars qui s’occupait des jeunes qui envisageaient une vocation de prêtre dans le cadre de ce qu’on appelait Diaspora, venant de plusieurs endroits du département et réunis à la maîtrise de Chartres à date régulière, entre 1969 et 1973. Oui, c’est bien dans ce diocèse de Chartres que tout a commencé. Et avant même cela, j’avais été « recommandé », comme cela a été une ancienne tradition autour de Notre-Dame de Chartres, à la Vierge Marie par ma grand-mère (native de Nogent-le-Roi) qui a fait cette démarche pour tous ses petits-enfants… L’usage était de recommander les enfants avant même leur naissance. Lorsque j’avais écrit à Chartres depuis Saint-Raphaël, où j’étais jeune prêtre, pour situer cette démarche de ma grand-mère, l’abbé Manuel (cérémoniaire de plusieurs évêques de Chartes) avait retrouvé la trace de la recommandation pour un enfant VEAU en mars 1957, soit 5 mois avant ma naissance.

Quand je relis mon cheminement de ministère je perçois bien que j’ai été (comme nous tous, hommes et femmes de foi) protégé de manière plus particulière, à tels moments, pour garder le bon chemin, par le Seigneur et par la Vierge. Et j’ai sur mon bureau cette petite statue, propriété de l’oeuvre des clercs, que j’ai toujours vue chez nous depuis ma petite enfance.

Au moment de quitter cette terre qui m’a vu naître, le pays drouais, je voudrais dire ma reconnaissance pour toutes les personnes rencontrées durant ces 3 années à toutes sortes d’occasions. Je continuerai à penser et à prier pour vous Notre-Dame de Chartres, la « Virgini pariturae » (Vierge qui enfante).
Notre-Dame accompagnez vos enfants, croyants… et mal-croyants (qui ont du mal à croire). Je crois que c’est une invocation qui aurait plu au cher Charles Péguy.

Don Jean-Marcel VEAU, p+