22ème dimanche du temps ordinaire

Notre vie est ponctuée d’évènements qui peuvent parfois nous déstabiliser ou nous laisser dans une forme d’incompréhension. Or, les paroisses de Nogent et Maintenon vivent en ce début d’année scolaire un changement majeur, puisque don François et don René-François, après avoir pris soin de votre vie intérieure pendant 6 ans, ont été appelés à prendre d’autres responsabilités ailleurs. Ces mutations peuvent être ressenties par certains comme une forme de violence. Étaient-elles vraiment nécessaires ?
Même si répondre à cette question ne nous appartient pas, j’aimerais toutefois que nous puissions prendre de la hauteur en posant sur cet évènement un regard de foi.

Notre vie ici-bas n’est pas un long fleuve tranquille. Elle s’apparente plus souvent à un combat, à une suite d’arrachements qui nous sont imposés par la nécessité. C’est le fameux « struggle for life » de Charles Darwin. Être chrétien ne signifie pas chercher à éviter le combat et les épreuves. La paix chrétienne ne vient pas d’une absence de souffrance. Elle consiste davantage à vivre ces arrachements successifs dans une forme d’acceptation intérieure qui n’est possible que lorsque notre centre de gravité est ailleurs !

Saint Paul nous le rappelle en ce dimanche :
« Frères, quand vous êtes venus vers Dieu, vous n’êtes pas venus vers une réalité palpable (…) Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, (…). Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous. »

Être chrétien, c’est demeurer là où l’amour est parfaitement stable, là où rien ne passe. C’est construire sa maison sur le Roc ! Si en toutes choses, nous nous rappelons que notre finalité se trouve dans les cieux, alors plus rien ne peut nous faire sortir de la paix. Être chrétien c’est avoir les pieds sur terre puisqu’il faut prendre soin des réalités d’ici-bas, tout en gardant la tête au ciel. C’est laisser Dieu prendre soin de nous. Bien sûr, nous ne comprenons pas toujours ses décisions, mais tels des enfants confiants nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en nous abandonnant à lui. C’est là le gigantesque secret du chrétien. Voilà d’où provient la joie qui saisit les justes dont nous parle le psaume : « Ils sont en fête, ils exultent ; devant la face de Dieu ils dansent de joie ».

Parce qu’ils savent qu’« il est le Père des orphelins, défenseur des veuves, tel est Dieu dans sa sainte demeure. À l’isolé, Dieu accorde une maison ; aux captifs, il rend la liberté »
J’espère que nous pourrons ensemble rester les yeux fixés sur Jésus Christ pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos coeurs s’établissent là où se trouvent les vraies joies !

Don Louis-Marie Duport, +p

PS : je confie bien la nouvelle équipe à vos prières. Pour que don David, don Charles, don Constantin et moi-même soyons pour chacun d’entre vous de bons pères vous indiquant le chemin qui mène au ciel !