Ce dimanche la liturgie nous présente ce qui est un des grands tournants de la vie de Jésus avec ses disciples, donc des évangiles : « pour vous qui suis-je ? »
En Marc, Pierre déclare : « tu es le Messie ». De cet instant, Jésus leur annonce la Passion du Fils de l’homme, le rejet par les gens du Temple, sa mort. Le même Pierre se fera rabrouer quand il reproche à Jésus cette annonce : « passe derrière moi ! »
Cette première réaction de Pierre peut être la nôtre face à l’épreuve, à la souffrance, car ce n’est pas seulement « un mauvais moment à passer », cela représente parfois un total bouleversement de nos vies. Dans un journal chrétien, il y a quelques années, tel prêtre posait la question : « faut-il être stoïque face à la souffrance ? » Au sens de ce courant de pensée très ancien – grec et romain – des idées reprises par des contemporains sevrés du Dieu de Jésus-Christ, Saint Exupéry, Albert Camus… NON, répondait ce prêtre, les psaumes nous présentent ces cris de croyants dans l’épreuve qui appellent, interrogent Dieu dans leur détresse.
La souffrance du Christ dans sa Passion, a écrit soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, Édith Stein (+1942), est inaccessible aux capacités de la seule raison humaine. Il s’agit d’un des mystères du christianisme. Il faut donc adorer et lever les yeux vers la Croix du Sauveur. Ce mystère est si central que quand la fête de la Croix glorieuse « tombe » un dimanche (comme l’an prochain 2025) c’est cette fête qui est célébrée dans l’univers chrétien avec ses lectures et oraisons propres. Et puis, ce dimanche 15 septembre, Marie notre mère est là présente, en sa fête de Notre-Dame-des-douleurs, à cet instant, au pied de la croix du Fils, elle devient mère de tous les membres du Corps Mystique du Christ. C’est la « compassion de Marie » avec chacun de nous !
don Jean-Marcel