« Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu »
Bonne nouvelle pour les pécheurs : ils entreront dans le Royaume de Dieu avant les grands prêtres et les anciens du peuple ! Mauvaise nouvelle pour ces derniers : ils seront humiliés de voir passer devant eux publicains et prostituées ! Comment comprendre cet apparent renversement de valeurs ?
En réalité, Jésus ne fait que redire ce que le prophète Ezékiel annonçait : « Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. » Il n’y a aucun péché qui ne saurait être un obstacle au Royaume, si celui qui l’a commis se repent et se tourne vers son Dieu. Nous avons dans la notion du repentir – ressentir le regret d’un péché avec le désir de le réparer et de ne plus y retomber – quelque chose de profondément chrétien à travers la liberté qu’il suppose. Une vision anti-chrétienne serait de considérer notre liberté comme définitivement enchainée par le péché sans retour au bien possible. Au contraire, il n’y a pas de fatalité : le pécheur pourra à tout moment se détourner de sa conduite mauvaise, par grâce divine élevant la liberté, et ainsi « il sauvera sa vie ».
Durant les trois ans de ministère du Christ, nombreux ont été les pécheurs à se repentir à son contact, car Jésus rappelait l’amour inconditionnel du Père tout en dénonçant les fruits néfastes du péché. Comme le premier fils de la parabole, Zachée en est un bel exemple : voyant la bonté de Jésus voulant demeurer chez lui, il regretta sa conduite injuste et promit de rendre l’argent au quadruple.
Ce que Jésus reproche aux grands prêtres et aux anciens du peuple, ce n’est pas leur consécration à Dieu ou leur respect des 10 commandements, louables en soi. Jésus les réprimande car ils disent et ne font pas, comme le second fils. Pire, ils n’ont pas cru à la parole des prophètes. Jésus dénonce ce péché terrible de la fermeture de l’esprit et du cœur à la parole de Dieu, seule capable de conduire sur le chemin du Royaume.
Gardons donc notre cœur ouvert à la Parole du Seigneur entendu chaque dimanche dans nos églises !
don Louis-Marie Boët, p+