« Va te laver à Siloé ».
Au milieu de tous les signes que Jésus accomplit dans l’Evangile avant d’entrer dans sa passion, il y a une piscine. On ne sait pas si l’eau y est froide, ou si elle est minérale. On sait qu’un aveugle de naissance y a été guéri, parce qu’il a obéi. Cette piscine porte le même nom que Jésus, qui se désigne comme l’Envoyé du Père. Envoyé par obéissance, soumis à la grande obéissance de la Passion, éveillé au matin de Pâques en obéissant à la voix du Père.
L’Evangile est clair : ce qui sauve, c’est d’obéir à Jésus (Va te laver à la piscine de Siloé), jusqu’à être plongé en lui, qui est l’envoyé du Père. C’est cette expérience d’obéissance personnelle à Jésus qui donne l’expérience d’une lumière et d’une libération.
Tout le reste n’est que bavardage. Et l’évangile ne nous épargne pas les commentaires des déçus, des peureux, des révoltés… Les réponses de l’aveugle guéri sont admirables de simplicité, comme se simplifie la vie de celui qui a décidé d’obéir au Seigneur. Il n’est plus ballotté au vent des opinions du monde, il ne craint plus le regard des autres, il est en paix, uni à son sauveur, et à Celui qui l’a envoyé par amour. Nos catéchumènes le savent : parfois incompris dans leur propre famille, ils font l’expérience de la force surnaturelle que Jésus donne à qui témoigne de sa foi.
Le cœur même de l’expérience du baptême, que nous devons prolonger par toute notre vie, c’est l’obéissance au Seigneur. Le saint Baptême nous sauve parce qu’il est reçu dans l’obéissance de la foi, et parce qu’il est l’engagement à vivre de l’Esprit de Jésus qui ne fut, dans le temps de sa vie terrestre, qu’obéissance à son Père.
Un catéchumène qui voudrait le baptême sans vouloir obéir à Jésus, une famille qui demanderait le baptême pour un enfant sans vouloir obéir à Jésus, un déjà-baptisé qui ne cherche pas activement à obéir à Jésus appartiennent à la galerie des anomalies, parfois tragiques, parfois ridicules, du monde de la grâce. La vie chrétienne n’est pas une question de style. L’Eglise n’est pas une question de tradition. La mission n’est pas une question de communication. Tout est question de communion d’amour en actes, dans le secret du cœur et dans les actes, avec Jésus le Seigneur. L’obéissance est la forme la plus effective de cette communion des volontés. Elle est le visage de l’amour.
Alors entraînons-nous, dans cette semaine, à plonger dans la piscine de l’obéissance à Jésus. « Seigneur, simplifie ma vie ! Fais en une vie d’obéissance et d’amour à ta volonté de chaque instant ! ». C’est l’obéissant qui ressuscite !
Don Guillaume Chevallier + vicaire