Seulement, Mère, pour vous regarder !
Notre Dame de Fatima, 101e anniversaire de la première apparition à Lucie, François et Jacinthe. La date de ce dimanche 13 mai vient tourner nos regards vers la Reine « couronnée d’étoiles », dont la promesse tient toujours : « à la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »
Mai, c’est le mois de Marie. Cela nous inspire-t-il ?
Une pieuse coutume italienne, étendue par les papes au monde entier à partir de 1724, prévoyait que dans chaque maison on dresse un autel à Marie, orné de fleurs et de lumières, devant lequel chaque jour du mois la famille se réunit pour prier en son honneur. Cela tombe bien, des fleurs à lui porter il y en a partout, ces jours-ci. Ne nous privons pas de cette joie belle et simple.
Déjà le temps pascal imprime à nos âmes son élan, joie de Jésus-Ressuscité, fierté de son Eglise, désir du Ciel où Jésus est monté pour étreindre son Père, brûlant appel de l’Esprit-Saint qui veut nous renouveler 50 jours après Pâques. Et dans cette neuvaine de préparation à la Pentecôte, nous prions le « Veni Creator » : Viens en nous, Esprit Créateur, visite les âmes des tiens, emplis de la grâce d’en haut les cœurs qui sont tes créatures… Prions-le donc avec Marie, qui plus que tous a été remplie de cette grâce! C’est autour d’elle que les apôtres ont attendu et reçu cet Esprit. Regardons Marie, passons simplement du temps avec elle et devant elle. Cela nous fait tant de bien. Notre vie est tellement plus belle avec sa présence maternelle, douce, simple, fidèle. Désirons l’Esprit, en admirant ses fruits en Marie. Confions-lui spécialement nos confirmands de samedi prochain, en retraite de préparation ces jours-ci.
Paul Claudel, grand poète converti un jour de Noël auprès de la statue de Notre Dame de Paris, a écrit ces mots que je vous livre, pour inspirer les minutes que vous pourrez passer devant elle :
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.…
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.
Intacte ineffablement, parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, l’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées,
Parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !
Don Enguerrand de Lorgeril + vicaire