Le Carême : le temps du catéchuménat
Nous en avons l’habitude (et c’est une grande grâce !) dans nos paroisses : ayant la joie d’accompagner, presque chaque année, des catéchumènes vers le baptême dans la nuit de Pâques, nous vivons avec eux les dimanches de Carême et les scrutins qui les caractérisent. C’est la raison, aussi, pour laquelle nous ne changeons pas de lectures et prenons celles de l’année A, choisies par l’Église pour cette circonstance.
En fait, pour tous, le Carême est un temps catéchuménal, et non simplement pour ceux qui recevront prochainement le baptême. Toute l’Église est engagée dans ce mouvement de conversion, et chacun d’entre nous. A Pâques, avec l’aspersion d’eau, le renouvellement de nos promesses baptismales, la lumière des cierges, nous serons tous plongés et renouvelés dans la grâce de notre baptême, à la splendeur de la Résurrection. C’est pourquoi nous nous préparons durant tout le Carême avec les catéchumènes.
Le catéchuménat se caractérise par deux enseignements. Le premier est celui de la connaissance de la foi. Il s’agit de pouvoir dire avec plus de foi, lors de la Vigile pascale : « Je crois ! ». Ma foi grandit par un approfondissement. Il y a de nombreuses possibilités : les conférences proposées, par exemple ; mais avant tout, une fréquentation plus assidue de la Parole de Dieu. « La foi naît de l’écoute » : le Carême est un temps privilégié pour écouter Dieu avec plus d’ardeur. Par exemple, les lectures de chaque dimanche de Carême sont choisies avec un soin tout particulier : c’est l’occasion de prendre le temps de les lire en profondeur, de les méditer, de chercher la volonté de Dieu à travers elles.
Le deuxième enseignement, plus pratique, est la conversion de vie. Les catéchumènes sont invités à écarter de leur vie tout ce qui les éloigne de ce Dieu qui les appelle : ce mouvement de conversion est à renouveler tout au long de la vie chrétienne. Cette fois, c’est pour pouvoir dire avec une force plus grande : « Je le rejette ! ». Dans l’Antiquité, lors de cette réponse, les catéchumènes se tournaient vers le Nord, symbole des nations encore soumises au pouvoir du démon, pour faire ces trois réponses de rejet du mal et de son auteur, comme pour l’expulser loin d’eux. Ensuite, ils se retournaient vers les fonts baptismaux, symbole de la nouvelle naissance apportée par Dieu, pour faire leur triple réponse de foi. Le Carême est un temps où, en nous libérant de nos attaches mauvaises, nous cherchons à rejeter l’emprise que nous avons laissée au démon sur notre vie. Dieu est venu nous libérer de ce pouvoir du mal par la croix de son Fils ; en nous y associant par notre pénitence, nous prenons notre part de ce combat victorieux contre la mort et le péché. Non, Satan n’aura pas la domination sur nous : nous sommes au Christ !
Que les jours de Carême qui restent nous trouvent en union avec les catéchumènes, pour vivre avec eux ce temps de grâce, les accompagner sur ce chemin du baptême, et avec eux recevoir la grâce qui nous renouvelle.
don François Doussau + prêtre