« Je crois en la résurrection de la chair »
« Le Credo chrétien – profession de notre foi en Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et dans son action créatrice, salvatrice et sanctificatrice – culmine en la proclamation de la résurrection des morts à la fin des temps, et en la vie éternelle » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n°988). La résurrection de Lazare est une anticipation de la résurrection à venir. Avant même sa propre résurrection, Jésus dévoile cette promesse de la résurrection pour tous : « Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui » (Jn 11, 45). Jésus se présente à Marthe et Marie comme étant « la résurrection et la vie », il fait comprendre par la suite que cette résurrection ne le concerne pas seulement, mais tous ceux qui croient en lui : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ».
La résurrection du Christ et la nôtre
« La résurrection des morts a été révélée progressivement par Dieu à son Peuple. L’espérance en la résurrection corporelle des morts s’est imposée comme une conséquence intrinsèque de la foi en un Dieu créateur de l’homme tout entier, âme et corps. Le créateur du ciel et de la terre est aussi Celui qui maintient fidèlement son alliance avec Abraham et sa descendance » (CEC n°992). Les Pharisiens espéraient la résurrection, cela faisait partie des vérités de foi. Jésus va plus loin en reliant la résurrection à sa propre personne, par qui chacun est appelé à ressusciter. L’espérance chrétienne en la résurrection est toute marquée par les rencontres avec le Christ ressuscité. Mais s’il n’est pas trop difficile de croire qu’après la mort la vie de la personne humaine continue d’une façon spirituelle, il est moins évident de croire que notre corps mortel puisse ressusciter à la vie éternelle.
A la mort, si notre corps tombe dans la corruption, notre âme va à la rencontre de Dieu. Mais au dernier jour, Dieu dans sa toute puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la Résurrection de Jésus. A noter que nos corps ressuscités seront transfigurés en corps de gloire, en corps spirituel.
Mourir dans le Christ Jésus
Pour ressusciter avec le Christ, il faut mourir avec le Christ. « C’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet. En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais pour la foi elle est en fait » salaire du péché » (Rm 6, 23 ; cf. Gn 2, 17). Et pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, elle est une participation à la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi à sa Résurrection » (CEC n°1006). Nos vies sont mesurées par le temps. La mort apparaît comme la fin normale de la vie, ce qui nous fait prendre conscience de la valeur de chacune des vies. L’Eglise enseigne que la mort est entrée dans le monde à cause du péché de l’homme. La mort est contraire aux desseins de Dieu créateur. Jésus a souffert lui aussi la mort, propre de la condition humaine. Il l’a assumée dans un acte de soumission totale et libre, transformant la malédiction de la mort en bénédiction. « Pour moi, la vie c’est le Christ et mourir un gain » (Ph 1,21). « Par le baptême, le chrétien est déjà sacramentellement mort avec le Christ pour vivre d’une vie nouvelle. En mourant dans la grâce du Christ, la mort physique consomme ce « mourir avec le Christ » et achève ainsi notre incorporation à lui dans son acte rédempteur » (CEC n°1010).
Lazare fait l’expérience de la résurrection pour conduire l’humanité à accueillir la résurrection du Christ par laquelle nous-même sommes conduit à la vie véritable, corps et âme.
Don Hugues Mathieu + curé