« Source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4, 14)
A partir de ce 3ème dimanche de carême, nous entrons plus au cœur de l’accompagnement des catéchumènes par le choix des évangiles (Année A) : le récit de la Samaritaine introduit le thème de l’eau comme source de vie éternelle, l’évangile de l’aveugle-né manifeste le Christ comme lumière du monde, la résurrection de Lazare oriente vers la résurrection du Christ et de chacun d’entre nous. Si ces lectures sont choisies pour préparer les catéchumènes à recevoir le baptême la nuit de Pâques, elles doivent aussi nous interpeller pour nous disposer au renouvellement de nos promesses baptismales lors de la veillée Pascale.
Pour beaucoup d’entre nous, ce sont nos parents qui ont pris la responsabilité de faire de nous des chrétiens par le baptême. Cependant, cette responsabilité nous revient avec l’âge. Après le temps de la transmission par les parents, parrains et marraines, est venu le moment où nous devons assumer notre propre baptême. Ce n’est pas simplement faire mémoire d’un événement qui marque notre vie comme une nouvelle naissance, mais c’est choisir de nouveau notre vie baptismale. « Ce qui a lieu pendant la célébration du baptême suscite une dynamique spirituelle qui parcourt toute la vie des baptisés ; c’est le début d’un processus qui permet de vivre unis au Christ dans l’Eglise. C’est pourquoi revenir à la source de la vie chrétienne nous conduit à mieux comprendre le don reçu le jour de notre baptême et à renouveler l’engagement d’y répondre dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Renouveler l’engagement, mieux comprendre ce don qu’est le baptême, et nous rappeler le jour de notre baptême » (Pape François -18 avril 2018).
La Samaritaine ne va pas être baptisée, mais elle va découvrir l’eau vive que lui propose Jésus. Elle va prendre conscience que sa vie peut entrer dans un dynamisme autre que celui du péché. Elle ne se sent pas jugée par Jésus, elle est plutôt surprise que cet homme la considère et prenne le temps de répondre à toutes ses interrogations. Elle va se laisser envahir sans le vouloir par la grâce suscitée par la rencontre avec Jésus. Elle va aller jusqu’à en témoigner auprès des habitants de son village, alors qu’elle ne devait pas être celle que l’on écoute le plus sur le plan religieux.
Allons à la source ! Désirons vivre de cette eau vive que nous propose le Christ par l’Eglise. Pour cela, Jésus nous demande de nous présenter à lui en vérité (« appelle ton mari. (…) Je n’ai pas de mari »). Puis laissons-nous conduire par l’adoration, parce que « l’heure vient où les vrais adorateurs adoreront la Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père ». Alors nous pourrons témoigner des merveilles que le Seigneur fait pour nous, et ainsi faire connaître le Messie, parce que le témoignage n’est pas le fruit d’une multitude de connaissances, mais d’une rencontre avec le Christ.
Don Hugues Mathieu + curé