Les lectures de ce dimanche nous invitent à nous confronter d’une certaine manière à la finitude de notre vie et à contempler trois dimensions essentielles de notre foi pour y faire face : la confiance en Dieu, l’attente de la gloire promise et l’ouverture à la vie éternelle.
Dans la première lecture, nous accompagnons Abraham, appelé à regarder le ciel et à croire en la promesse d’une descendance aussi nombreuse que les étoiles. Sa foi lui est comptée comme justice : il accepte, sans tout comprendre, de s’appuyer sur la parole du Seigneur qui comporte une promesse incroyable :
une descendance alors que Abraham et Sarah étaient déjà très avancés en âge. Cette scène de la vie d’Abraham nous rappelle que la foi est avant tout une confiance : celle qui nous permet d’avancer même quand l’avenir semble incertain, y compris face à la mort. Comme Abraham, nous sommes en chemin, appelés à croire que notre vie ne s’arrête pas ici-bas, mais qu’elle trouve son accomplissement en Dieu.
Dans la lettre aux Philippiens, saint Paul nous exhorte à ne pas nous attacher aux choses terrestres et passagères, mais à garder les yeux fixés vers le ciel. Trop souvent, nous vivons comme si cette vie était la seule réalité et comme si après cette vie il n’y avait rien. Mais notre véritable citoyenneté est ailleurs : elle est dans le Royaume des cieux. La mort, loin d’être une fin, est un passage vers cette patrie où nous attendons le Christ, lui qui transformera à la fin des temps nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux. Ce corps glorieux, tel que nous le découvrons chez le Christ ressuscité, est d’une certaine manière délivré des limites de la matière, incorruptible, lumineux et pleinement réuni à Dieu. Ce corps sera notre corps, mais ici-bas, nous ne pouvons pas dire comment il se manifestera. Ce corps manifeste la victoire sur la mort et l’entrée dans une vie transfigurée en présence de Dieu dans le ciel. Ce passage de la lettre aux Philippiens est une invitation à nous préparer dès maintenant, à orienter nos vies vers cette rencontre décisive avec Dieu.
L’évangile de la Transfiguration nous fait entrer dans une expérience unique. Sur la montagne, Pierre, Jacques et Jean voient la gloire du Christ. Ce moment est une révélation éclatante de l’identité divine de Jésus, un avant-goût de la résurrection et du triomphe sur la mort.
Pourtant, cette vision de gloire n’est pas une fin en soi. Pierre, émerveillé, propose de dresser trois tentes, comme pour retenir cet instant, mais il ne comprend pas encore que la gloire du Christ passe par le chemin de la Croix. Moïse et Élie, figures de la Loi et des Prophètes, parlent avec Jésus de son « départ » à Jérusalem, signe que la Passion fait pleinement partie du plan de Dieu.
Puis vient la voix du Père : « Celui -ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le !« Cette parole retentit pour nous aussi aujourd’hui. Nous sommes appelés à écouter le Christ non seulement dans les moments lumineux, mais aussi dans les épreuves, dans le doute et l’obscurité. La Transfiguration nous enseigne que la lumière de Dieu brille même au cœur des ténèbres et que la Croix n’est pas une
fin, mais un passage vers la vie.
Écouter le Christ, c’est apprendre à ne pas craindre la mort, mais à la voir comme un passage vers la vie en plénitude dans le Ciel. C’est aussi vivre chaque jour en cohérence avec cette espérance. Sommes-nous prêts à faire confiance à Dieu jusque dans l’inconnu ? Accueillons-nous déjà le Christ, qui nous prépare à ce passage ? Que cette semaine soit l’occasion de raviver notre foi : regarder le ciel comme Abraham, tenir bon dans la foi comme saint Paul, et accueillir la lumière du Christ pour avancer sans peur vers la vie éternelle.
Bonne deuxième semaine de Carême à vous tous sous le regard du Seigneur !
Don David
