« Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière » (Ac 1,14)
En ce septième dimanche du temps pascal, nous sommes en pleine continuité avec l’évènement pascal : le cénacle où se réunissent les apôtres autour de Marie, dans cette première lecture des actes des apôtres, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène ; c’est le lieu où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques. A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (Ac 1,4) ; il avait demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1,14). Il y a donc une profonde unité entre l’événement pascal, par lequel le Christ, par sa mort et sa résurrection, vient racheter l’humanité toute entière, l’Ascension de Notre Seigneur, où le Christ, montant dans les nuées pour nous ouvrir le ciel et pour siéger à la droite du père, nous préparant ainsi une place, et le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte, qui nous rend pleinement participants à la vie trinitaire.
Dans cette assemblée du cénacle, nous avons le cœur de la vie de l’Eglise : l’Eglise qui marque ainsi son unité, réunie au nom du Christ, œuvrant pour l’unité, et l’Eglise réunie pour la prière. La participation à la prière commune, qui se vit tout particulièrement dans l’Eucharistie, est la première vocation du chrétien.
On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend d’une bon plan d’action et d’une mise en œuvre concrète. Oui, pour une part, car le Seigneur attend de nous notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit qui est le véritable moteur, c’est lui qui agit en premier dans l’Eglise.
Dans la prière du Christ dans l’Evangile se trouvent deux thèmes principaux, celui de l’heure et celui de la gloire. L’heure de la mort du Christ, c’est-à-dire l’heure où il doit passer de ce monde à son Père, l’heure de l’agonie au jardin des oliviers, où il va rester seul, les apôtres dormant, mais aussi l’heure de la glorification, cette glorification qui va s’accomplir par la croix, ce que saint Jean appelle l’exaltation : quand je serai élevé de terre, a dit le Christ, j’attirerai à moi tous les hommes. La glorification du Christ s’accomplit par sa croix. Parce qu’elle est le signe de l’amour suprême de Dieu pour les hommes, qui a permis que son Fils meure sur la croix par amour pour les hommes, afin que nous ayons la vie éternelle ; signe de l’amour suprême du Christ pour son Père, qui, par obéissance, va offrir sa vie en rançon pour la multitude. Cette heure de la mort de Jésus, c’est l’heure de sa gloire la plus haute. Et pour l’Église aussi, pour chaque chrétien, la gloire la plus haute est celle de la Croix, c’est vivre la charité, don total à Dieu et aux autres.
Demandons au Seigneur dans notre prière le don de l’unité, cette unité qui construit l’Eglise, et de nous donner à l’exemple du Christ, par amour pour Dieu et le prochain.
Don Nicolas, †vicaire