Edito du 6ème dimanche de Pâques

« Celui qui reçoit mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime. (Jn 14,20) »

A plusieurs reprises, Jésus nous invite à garder les commandements. Le terme « garder » peut avoir plusieurs sens qui peuvent nous éclairer sur l’attitude à avoir face à ce qui a été dicté à Moïse et que Jésus veut mettre en lumière comme élément intégral de toute vie chrétienne.

Conserver les commandements : Avant de garder les commandements, on les reçoit. Ils sont comme quelque chose de précieux qui nous est offert, un trésor pour notre vie. On peut alors conserver les commandements comme on sécurise un bijou en le gardant dans un coffre fort. Cela souligne l’importance que l’on met dans les commandements à condition que le coffre fort soit notre cœur dans lequel on inscrit ces commandements de Dieu. On voit cependant la limite de l’utilité de ce que nous enfermons dans un coffre fort.

Intégrer les commandements : Les commandements ne sont pas seulement gardés en sécurité, ils sont la coloration de notre vie chrétienne et humaine, ou plutôt notre vie humaine christianisée. Les commandements ne sont pas des obligations que Dieu impose, des exigences du Créateur. Ils sont le chemin qui nous conduit à notre bonheur. Dieu est ce Père qui éduque ses enfants en recommandant ce qu’il y a de meilleur. Libre à chacun d’y répondre ou non.

Etre gardien des commandements : Garder les commandements donne à chacun de devenir le gardien de ce qui doit perdurer à travers les siècles. Il suffit de voir avec quel soin Moïse a gardé les tables de la loi pour nous permettre d’hériter aujourd’hui de ces mêmes commandements. Nous en sommes les gardiens parce que nous devons en vivre et en témoigner, parce qu’ils doivent être transmis à tous ceux qui veulent se mettre sur ce chemin de bonheur.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13,34). Garder les commandements ne veut pas dire garder quelque chose d’ancien, mais au contraire de toujours nouveau. C’est le renouvellement de l’amour de Dieu qui permet à notre cœur d’être sans cesse dans la dynamique des commandements. On ne les garde pas en les contemplant, mais en les considérant comme un principe actif de notre vie. Ils guident notre action, notre cheminement, notre maturité humaine et spirituelle. Nous sommes invités à vivre les commandements, à les faire vivre en nous, parce qu’ils sont le gage de notre amour : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jn 14, 15). Que l’Esprit Saint puisse toujours éclairer nos cœurs sur la manière la plus appropriée pour vivre ce que Dieu nous commande.

Don Hugues, †curé