13ème dimanche du Temps Ordinaire

Donnez largement !
Ce n’est pas la campagne annuelle du denier, pourtant… ? Dans la deuxième lecture de ce dimanche, saint Paul invite les Corinthiens à la générosité dans leur don, dans cette lettre qui est sans doute l’équivalent du premier tract pour le denier de l’Église.

À l’époque, l’Église de Jérusalem connaît des difficultés financières ; les Apôtres et les évangélisateurs invitent donc les chrétiens des autres Églises naissantes à contribuer aux besoins de ceux par qui ils ont reçu l’annonce du Christ. C’est l’occasion pour saint Paul de développer tout un enseignement, qui ne se restreint pas à la question financière.
Oui, bien sûr, il est nécessaire que chacun, à la mesure de ses capacités, porte le souci du bien commun à travers ces questions matérielles. Mais l’invitation au don ne
s’arrête pas là, tant s’en faut.
L’Apôtre nous dit d’abord qu’il s’agit d’une question d’égalité : en faisant ainsi, nous reconnaissons notre égale dignité, notre fraternité dans le Christ. Cette fraternité conduit à un enrichissement mutuel. Nous sommes invités à recevoir simplement tout autant qu’à donner généreusement : richesses matérielles, intellectuelles, affectives, humaines, spirituelles…
Plus profondément, c’est à une imitation du Christ que saint Paul nous invite. « Il n’a pas retenu jalousement le rang qui l’égalait à Dieu », mais « il s’est anéanti », il « s’est appauvri », pour « nous enrichir ». Le cœur, c’est le don de soi, à l’image de notre Dieu. Tout ce que nous donnons, tout ce que nous recevons, nous pouvons le vivre comme une expression de notre cœur profond, créé à l’image de Dieu. « Il y a une certaine ressemblance entre l’union des personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité et dans l’amour. Cette ressemblance montre bien que l’homme […] ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » (Gaudium et spes, n.24).

Bon été !

don François Doussau + p