Edito du 2ème dimanche du Temps Ordinaire

Et moi, je ne le connaissais pas

Que ta volonté soit faite. Combien de fois disons-nous cela à Dieu dans nos semaines, voire dans nos journées, dans la prière du  Notre Père ? Nous pouvons le dire un peu machinalement, mais aussi avec un vrai désir qu’elle s’accomplisse en nous. Nous savons qu’il nous dévoile sa volonté au gré des événements qui façonnent notre histoire. Pourtant, il faut reconnaître qu’elle est rarement parfaitement limpide à nos yeux. Que veut-il pour moi ? Que veut-il que je fasse ? Comment savoir si je fais bien la volonté de Dieu ?

Chercher la volonté de Dieu, c’est chercher à le connaître. Dans nos relations, il y a parfois des personnes que nous pensions connaître, mais au bout d’un certain temps, nous les découvrons sous un jour nouveau. Il en est de même pour Dieu. Nous pouvons avoir le sentiment de le connaître car nous avons des souvenirs de catéchisme ou nous gardons en mémoire des passages de la vie du Christ. Cette connaissance de Dieu est loin d’être nulle, mais n’est sans doute pas suffisante pour déployer toute l’envergure de notre âme chrétienne. Dans l’Evangile de ce dimanche, le Baptiste dit qu’il ne connaissait pas le Christ. Etant pourtant son cousin, nous pouvons imaginer qu’il l’avait déjà rencontré. Mais un jour, Jean a été touché au cœur. Il a réalisé le mystère du Christ et il rend témoignage : Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.

Cette connaissance par le cœur grandit spécialement par une fréquentation régulière et amoureuse de l’Ecriture Sainte : Dans le livre est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles. (Ps 39). La Parole de Dieu devient le lieu par excellence où s’affine notre aptitude à discerner la volonté de Dieu. Elle est toujours en effet l’occasion d’une rencontre personnelle avec l’Esprit-Saint qui, généralement, ne diffuse pas de lumière dans notre âme de manière miraculeuse, mais très simplement à travers les paroles de l’Ecriture. Le Pape François recommandait dans une récente homélie : S’il vous plaît, faites cela : chaque jour un passage de l’Evangile, tout petit, trois minutes, quatre, cinq.

Plus nous entrons dans cette connaissance en profondeur du Christ, plus nous pouvons nous laisser saisir par son amour. Et c’est ainsi que sa volonté pour nous devient plus claire. Parce qu’il connaît le Christ, Jean-Baptiste devient un témoin accompli : C’est lui le Fils de Dieu. Saisi par l’amour du Christ sur le chemin de Damas, Paul comprend sa vocation d’apôtre du Christ Jésus. Comprenant qu’il a du prix aux yeux de Dieu, le prophète Isaïe devient le porte-parole de Dieu : Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.

Nous pouvons toujours progresser dans la connaissance de Dieu. Lors d’une messe à Sainte Marthe, le Pape posait cette question que nous pouvons faire nôtre : cela m’intéresse-t-il de connaître Jésus ou suis-je plus intéressé par le feuilleton ou les bavardages ou les ambitions ou connaître la vie des autres ? Eveillons en nous ce désir de mieux connaître Dieu par son Fils pour mieux accomplir sa volonté.

Don Antoine, † vicaire