Edito du 25ème dimanche du Temps Ordinaire

Allez à ma vigne vous aussi !

Quelle est cette vigne si vaste qu’elle oblige son maître à chercher des ouvriers à chaque heure de la journée pour l’entretenir? Dans la Bible, la vigne est une image traditionnelle pour désigner Israël. Par extension, elle symbolise l’Eglise et même l’humanité entière que le Christ veut visiter et protéger. Assurément, il faut beaucoup de collaborateurs pour la soigner et lui faire produire son meilleur fruit. Au moment où notre évêque nous appelle justement à collaborer à la mission à travers le lancement d’une démarche synodale, cet évangile – comme souvent ! – est de circonstance… Allez à ma vigne, vous aussi !

Pour nous aider à vivre en disciples missionnaires et pour raviver l’élan des paroisses (…) j’ai décidé de mettre en œuvre une démarche synodale pour notre diocèse (Mgr Pansard 11/04/17). Dans la foi, nous entendons cet appel de l’évêque à la mission comme l’appel d’un successeur des apôtres et donc comme un appel de l’Eglise qu’on ne saurait laisser sans réponse. La Providence nous donne une occasion de plus pour nous convertir, nous conformer davantage aux exigences de l’Évangile et répondre aux attentes du peuple de Dieu. En entrant dans cette démarche avec un vrai désir de conversion missionnaire pour notre paroisse et notre diocèse, nous ne chercherons pas la récompense personnelle comme les ouvriers de la parabole, mais plutôt l’intérêt du maître du domaine et la joie d’être à son service. Comme le rappelle S. Paul à la communauté de Colosses : Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez (Col 3, 22.24). C’est seulement dans cet esprit de service du corps mystique du Christ que notre travail portera véritablement du fruit.

Pour nous, il s’agit de répondre à cet appel en commençant par la prière : Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent en vérité (Ps 144). Les cinq sorties du maître de la vigne pour embaucher des ouvriers, S. Augustin les rapproche de la prière que l’Eglise dispose tout au long de la journée (laudes, tiers, sexte, none, vêpres, …) : elles sont autant d’appels à la prière. Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée sans rien faire ? Prier est sans doute la première façon – à la portée de tous – de manifester notre disponibilité au travail de la vigne. C’est aussi une façon de nous rendre dociles à l’Esprit-Saint et, souvent secrètement, de cultiver la vigne afin que les fruits mûrissent. Nous savons que si deux d’entre nous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront du Père qui est aux cieux (Mt 18, 19). Portons donc Mgr Pansard, auquel nous dirons au revoir dimanche prochain, son successeur et ce projet dans une humble prière commune, vécue dans la foi. Prions pour que ce projet missionnaire ait une réelle fécondité qui demeure dans le temps.

Cette parabole nous encourage à répondre humblement mais promptement et joyeusement à l’appel du Seigneur qui nous invite à être des ouvriers actifs de sa vigne. Collaborer ainsi à son œuvre est un prix inestimable dont nous ne mesurerons la beauté véritablement qu’au ciel. Alors, au travail !

Don Antoine Storez, vicaire