L’évangile de ce cinquième dimanche est un peu paradoxal : il mêle des promesses consolantes à des avertissements plutôt inquiétants. « Le sarment ne peut pas porter de fruit s’il ne demeure sur la vigne », le sarment jeté dehors se dessèche, il est brûlé… C’est que l’enjeu est important : il s’agit, en termes profanes, de « réussir notre vie », c’est à dire, suivant les mots de Jésus, de « porter beaucoup de fruit ». C’est à la fois le désir du Père, et la promesse du Fils ; il nous en donne la possibilité, à nous de la saisir pour rester greffé sur lui, recevoir sa vie et la faire fructifier !
Au sujet de la parabole de la vigne, une petite anecdote. Vous connaissez peut-être la crise du phylloxéra qui au début du XXe siècle affecta très durement les vignobles français. Après des années de tâtonnements et d’arrachages de vigne, la solution fut trouvée : on planta des pieds de vigne américains, insensibles à ce parasite, et on greffa dessus les ceps qui portent les cépages caractéristiques de chaque région viticole. On peut se servir de cet exemple historique afin de mieux comprendre à quel point nous avons besoin de rester greffé sur le pied que constitue le Christ. Lui seul peut nous préserver de la contagion du péché, qui nous empêche de porter le fruit voulu par le Père et par nous-mêmes ; lui seul peut, le cas échéant, nous redonner la vie par la sève de l’Esprit Saint qui circule dans l’Eglise.
Chers frères et sœurs, restons greffés sur le Christ, et portons tout le fruit de vie que le Père désire et procure !
Don François Doussau + prêtre