« Va travailler à ma vigne. » (Mt 21)
Dans la continuité de dimanche dernier, la vigne reste au centre de l’enseignement de Jésus, non plus pour y inviter des ouvriers, mais pour y voir ses fils. On voit tout de suite, en la personne du fils, celui qui prend part à l’intérêt de la vigne, celui qui se réjouit avec le père du fruit qu’elle porte, celui qui apporte sa contribution avec fierté. Mais dans la parabole de Jésus, le refus du premier fils s’oppose à l’enthousiasme du deuxième. Pourtant, c’est bien le premier fils qui fait la volonté du père. Est-il préférable de dire non et de faire quand même, ou bien de dire oui et de ne pas faire ? L’alternative est trompeuse, il vaut mieux dire oui et faire ! A travers cette parabole, plusieurs attitudes sont possibles pour nous, fils d’un même Père par notre baptême, appelés chaque jour à travailler dans la vigne qu’est l’Eglise :
- Le refus catégorique : notre manque de spontanéité, notre peur de ne pas savoir faire, notre timidité sont autant de motifs pour refuser d’être le fils sur qui le Père compte pour prendre part aux fruits que pourraient produire l’Eglise à travers nous.
- L’esprit filial : une certaine culpabilité, une intelligence éclairée par la réflexion, ou un véritable repentir peuvent nous permettre de revenir sur notre refus pour répondre, avec ce que nous sommes, à l’invitation que saint Pierre exprime en disant: « Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel » (1P 2, 4-5).
- L’enthousiasme : Il peut y avoir une certaine fierté à être appelé pour travailler à la vigne, surtout en tant que fils qui doit sans doute avoir une responsabilité plus grande que celle de l’ouvrier, surtout celui de la dernière heure. Cela peut être source d’un premier élan, ne serait-ce par le fait de savoir qu’un Père nous considère et nous fait confiance.
- Le manque de volonté : sans la persévérance, sans le goût de l’effort, ou tout simplement sans une bonne considération de notre devoir, notre bonne volonté n’est qu’une adhésion théorique qui ne provoque aucune démarche.
Alors qu’en ces jours, dans notre diocèse, nous remettons à l’Esprit Saint une démarche synodale pour travailler à l’édification de notre Eglise locale, prenons conscience de la part active que chaque fils que nous sommes peut avoir, tout simplement parce que notre baptême fait de nous des disciples, et plus encore des disciples missionnaires. Dans la prière pour cette démarche, nous demandons à l’Esprit Saint : « Entraîne-nous bien au-delà de ce que nous osons demander ou envisager ». Que nous soyons alors prêts non seulement à dire oui, mais aussi à mettre en application notre oui avec ce que nous sommes et ce que nous savons faire.
A partir de ce 1er octobre, nous voici aussi orphelins de par le départ de notre évêque. Prions aussi dès maintenant pour celui qui deviendra le pasteur de l’Eglise de Chartres, le fils que le Père appellera à travailler dans notre vigne, pour nous conduire et nous sanctifier. Confions aussi à l’Esprit Saint le prêtre qui assurera la transition (l’administrateur diocésain), prêtre qui sera élu par le Collège des Consulteurs le 2 octobre.
Don Hugues Mathieu, †curé