2ème dimanche de Carême

Chaque année la Transfiguration de Jésus

Oui, chaque année au deuxième dimanche de ce temps majeur de l’année chrétienne, la liturgie de l’Église nous montre le but, la finalité profonde du carême. Écoutons la préface de ce dimanche qui en donne le sens ultime : « Jésus après avoir prédit sa mort à ses disciples leur a manifesté sa splendeur sur la montagne sainte révélant ainsi (la Loi et les prophètes – Moïse et Élie – étant témoins) qu’il parviendrait par la Passion jusqu’à la gloire de la Résurrection »

C’est un grand tournant des évangiles, et le timing est le même chez Mathieu et Marc (cette année) et Luc : Jésus a demandé aux disciples la grande question « Pour vous qui suis-je ? ». Pierre au nom des autres, répond « Tu es le Christ ». C’est alors la première annonce de la Passion : Jésus rejeté par les grands prêtres, tué et la Résurrection au troisième jour. C’est l’incompréhension totale chez les disciples.

« Huit jours plus tard » nous disent les trois évangiles synoptiques, Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean sur la montagne et il est transfiguré devant eux. Marc écrit : « Ses vêtements devinrent d’une blancheur extrême » ; le chanoine Osty traduit l’évangéliste : « tels qu’aucun foulon sur terre ne peut ainsi blanchir ». Les apôtres sont frappés de stupeur. Jésus lève ainsi devant Pierre, Jacques et Jean, un court instant, au-delà de son humanité, l’intimité de son être profond, autrement dit sa divinité, le Verbe de Dieu qui a revêtu l’humanité en Marie. Le grand pape Saint Léon dira : « c’était pour éviter que les apôtres soient totalement déstabilisés devant la Passion. », « En leur révélant la grandeur de sa dignité cachée, Il voulait prémunir ses disciples contre le scandale de la Croix ». C’était aussi dit Saint Léon pour « fonder l’espérance de l’Église, en faisant découvrir à tout le corps du Christ quelle transformation lui serait accordée ».

Par ce moment de la Transfiguration, Jésus montre à ses apôtres, et donc à nous en notre temps, ce que le Père a préparé pour ceux qui croiront en son Fils, Verbe Incarné. L’Église tout entière est entrée comme dans une grande retraite en Carême et, dès le début, le Sauveur nous montre le but, nous donne l’assurance de sa Victoire. Jésus n’a montré son identité divine qu’à trois de ses apôtres, pas même à l’ensemble, mais par eux c’est à tous les croyants du temps de l’Église qu’Il se révèle, nous invitant à la foi et dans l’amour.

De la Nuée, représentant l’Esprit-saint, la Voix du Père se fait entendre et atteste : « Celui-ci est mon Fils, écoutez-le ». Les évangiles concluent : « Soudain, ils ne virent plus que Jésus, seul avec eux ».

Autre leçon pour nous, chrétiens : c’est lui, Jésus, sous cette apparence vulnérable, désarmé, qui a reçu cette parole d’authentification du Père. Oui, c’est devant Dieu incarné que nous prions : que ce soit le crucifix ou telle scène de l’Évangile. Chaque mystère du Rosaire est prié devant une scène évangélique, et la Transfiguration y a trouvé sa place au cœur des « Mystères lumineux » introduits en 2002. Dans le quotidien de nos vies alternent les moments où tout est lumineux et les jours de clair-obscur, mais Jésus est là, Il ne nous a pas laissés. JESUS SEUL.

Don Jean-Marcel