24ème dimanche du Temps Ordinaire

« Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. »

Lorsque Saint Jacques s’adresse de la sorte aux chrétiens, nous pourrions être tentés de l’accuser de vantardise ! Quel est ce chrétien qui prétend montrer sa foi par la bonté et la grandeur de ses actes ? Quel crédit accorder au chrétien qui se glorifie de ses bonnes actions, de sa gentillesse, de sa charité ? Le péché d’orgueil ne viendrait-il pas ici ruiner la charité ?

Martin Luther s’en est scandalisé et a jeté cet épitre hors du canon des Ecritures. Et pourtant, Saint Jacques est inspiré par l’Esprit Saint, sa lettre est Parole de Dieu pour nous ! Alors comment la comprendre ? Nous connaissons la nécessité pour tout chrétien d’agir avec miséricorde, de visiter les malades, d’habiller celui qui est nu, de donner un verre d’eau à celui qui a soif… Jésus le dit clairement : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25,40) Et pour cela, nous recevrons en héritage le Royaume!

Mais une chose ne doit pas être oubliée : c’est l’Esprit Saint qui agit dans toutes nos bonnes œuvres. C’est l’Esprit de Dieu en nous et à travers nous qui nous donne de faire le moindre bien, car « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5) Ainsi, toute œuvre bonne que je fais est le fruit conjoint de ma liberté et de la grâce de Dieu. Nous comprenons alors pourquoi Saint Jacques possède une telle assurance dans ses œuvres : il est pleinement conscient de la puissance divine agissant dans sa vie.

Alors avec l’apôtre, réjouissons-nous et rendons grâce pour tout le bien que Dieu nous permet de faire, et avec humilité, soyons des signes de la foi en Jésus par notre charité !

don Louis-Marie Boët, p+