13ème dimanche du Temps Ordinaire

« Vagues d’inquiétudes, mais tsunami de grâces »

A l’appel du Saint Père, pendant plusieurs mois tout autour du monde, des chrétiens se sont réunis pour réfléchir sur la participation, la communion et la mission. Ensuite, toutes leurs contributions ont été moissonnées par les diocèses qui en ont fait une synthèse. Ce fut au tour de la France, la semaine passée, d’envoyer à Rome la synthèse de notre pays, accompagnée d’une lettre de nos évêques. La finalité de cette démarche était d’écouter l’Esprit Saint parlant à l’Église à travers les fidèles baptisés. Face à cette démarche synodale, différentes inquiétudes peuvent habiter notre cœur…

La première est l’inquiétude, mêlée au jugement : dans toute cette moisson de contributions, combien d’ivraie s’est mélangée au bon grain ! Ne risque-t -on pas de pourrir la récolte ? Ce synode n’est-il pas une porte ouverte à des revendications politiques, bien éloignées de l’Évangile ? La Parole de Dieu aujourd’hui nous réconforte : « tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. » Catholiques, nous pouvons faire confiance au pape, qui a la charge de passer au crible cette moisson. Il est le successeur de Pierre, assisté par l’Esprit Saint, pour conduire l’Église du Christ vers son Époux. Confiance !

La seconde est l’inquiétude, mêlée à la déception. Que va-t-il advenir de tout le bon grain récolté ? Nos espérances ne seront-elles pas déçues ? Nos voix seront-elles entendues ? Si j’espère que mon voisin se convertisse, je peux parfois attendre longtemps ! La seule manière de ne pas être déçu est de convertir notre propre cœur ; cela n’attend pas. Aidé par l’Esprit Saint, appliquer l’Évangile dans notre vie, nos pensées, nos paroles et nos actes, écarte de nous l’écueil de la velléité et de l’abattement – velléité de vouloir changer l’Église avant sa propre vie, abattement de constater les pesanteurs de la transformation de nos frères. Conversion !

Puissions-nous nous enraciner toujours plus dans la foi en l’action du Seigneur, parfois imprévisible ou dérangeante, et dans l’espérance du secours divin dans chacune de nos vies !

Don Louis-Marie BOËT