L’Épiphanie : comme un itinéraire spirituel
Oui, cette page de l’évangile de Matthieu, nous pouvons la ressentir comme assez proche de nous. Jésus est né à Bethléem, autour du Sauveur-enfant se rassemblent des descendants des hébreux : Marie, sa mère, Joseph, fils de David, ensuite les bergers, qui gardaient les troupeaux, avertis par les anges.
Et voilà des « non-juifs », Matthieu nous dit « des mages venus d’Orient ». Remarquons au passage qu’il n’est pas dit « les rois mages » mais « des mages venus d’Orient ».
Ce sont donc des « païens » au sens large de l’époque. Mais le Très-Haut leur a envoyé une étoile qu’ils vont suivre. Les Mages sont des gens qui dans leur région avaient un rôle comparable à celui que tenaient en Grèce, par exemple, les philosophes, « des chercheurs de sens », des sages.
Les voilà à Jérusalem, ils s’adressent à l’autorité locale, roitelet placé là par Rome, Hérode, qui s’empresse de consulter, nous dit Mathieu, « les chefs des prêtres et les scribes ». Les mages vont être au contact de la Parole, c’est une deuxième étape de cet itinéraire.
Or, le prophète a dit : « Bethléem, de toi sortira le berger d’Israël mon peuple ». Oui, c’est une étape décisive …et définitive car la Révélation est en même temps Alliance ! Ils reprennent leur chemin, toujours guidés par l’étoile, ils sont bientôt devant l’enfant-Dieu et se prosternent avec une grande joie. C’est la troisième étape. En 2005 au JMJ de Cologne, Benoît XVI avait dit « seule la foi avait permis (aux Mages) de reconnaître sous les traits de cet enfant le roi qu’il cherchaient, Dieu vers lequel l’étoile les avait guidés ».
Ultime étape, « ils repartirent par un autre chemin » car l’ange les avait avertis des mauvaises intentions d’Hérode. Ce n’est pas qu’une indication d’un fait, une modification de GPS. Quand on a rencontré Dieu, quand Dieu a croisé notre route, notre vie, nos vies changent totalement !
Pensons à nos « frères en humanité », qu’ils ouvrent les portes de leur liberté à son amour miséricordieux.
don Jean-Marcel