« Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24)
En ce quatrième dimanche de l’Avent, Saint Matthieu raconte l’annonce de la naissance de Jésus en se plaçant du point de vue de saint Joseph. Saint Joseph est présenté comme un «homme juste», fidèle à la loi de Dieu, disponible pour accomplir sa volonté. Saint Ambroise explique que «Joseph garde le mérite et fait figure de juste, ce qui relève son témoignage » (commentaire de l’Evangile selon saint Luc). Tout en ayant été troublé, Joseph agit «comme l’ange du Seigneur lui avait prescrit», certain d’accomplir une chose juste. Saint Joseph est vénéré comme « custos », le gardien de la Sainte famille, le gardien du projet de Dieu pour l’humanité toute entière.
En inaugurant son pontificat le 19 mars 2013, jour de la solennité de Saint Joseph, le pape François insistait sur cette mission que reçut saint Joseph comme gardien « de Marie et de Jésus ; mais c’est une garde qui s’étend ensuite à l’Église, comme l’a souligné le bienheureux Jean-Paul II : ‘‘Saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus Christ, de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Église, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle’’ » Comment Joseph exerce-t-il cette garde ? Avec discrétion, avec humilité, dans le silence, mais par une présence constante et une fidélité totale, même quand il ne comprend pas. Il est auprès de Marie dans les moments de joie et dans les moments difficiles, la descente à Bethléem pour se faire recenser, l’angoisse de ne pas trouver de lieu pour la naissance, la fuite en Egypte, les années de bonheur familial à Nazareth, l’angoisse de la perte de Jésus à l’âge de douze ans… Pendant toutes ces années, Joseph est le gardien de Marie, le gardien de Jésus, et donc de toute l’Eglise. Il reste attentif aux signes que Dieu lui donne, à la manière de cette disponibilité aux paroles de l’ange qui lui apparaît en songe. Le pape François poursuit : « Joseph est « gardien », parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, et justement pour cela il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées, il sait lire avec réalisme les événements, il est attentif à ce qui l’entoure, et il sait prendre les décisions les plus sages ».
Nous avons à répondre à cette vocation d’être des gardiens, non pas des gardiens du temple, qui seraient figés dans leurs certitudes, répétant à l’envie « on a toujours fait comme ça! », mais des gardiens de la volonté de Dieu, capables d’entendre la Parole de Dieu et d’y répondre. Après avoir suivi avec confiance l’indication de l’Ange « ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse », Joseph s’est vraiment entièrement donné à Marie et à Jésus, et cela l’a conduit vers la perfection de la réponse à la vocation reçue. L’Évangile n’a conservé aucune parole de Joseph : sa présence est silencieuse, mais fidèle, constante, active. Demandons au Seigneur la grâce d’avoir les mêmes dispositions qui sont dans le cœur de saint Joseph : le détachement, la discrétion et l’humilité. Alors nous pourrons pleinement répondre à cet appel que le Seigneur nous fait d’être des justes, en totale ouverture avec sa Volonté.
Don Nicolas, †vicaire