« Aller annoncer » (Mt 11)
Nous progressons dans le temps de l’Avent, avec une attention toute particulière pour ce personnage de Jean le Baptiste, dernier des prophètes, qui annonce la venue imminente du Messie. Mais dans l’évangile que l’Eglise nous propose pour ce troisième dimanche, c’est Jean qui va recevoir une annonce, demandée par Jésus aux disciples du Baptiste : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez ». On s’aperçoit qu’à travers l’Ecriture Sainte se dévoile une multitude d’annonces, qui pour certaines vont véritablement changer le monde, le plus bel exemple étant l’annonce à Marie par l’Ange Gabriel. Nous avons tous fait l’expérience de l’émotion que suscite une annonce, heureuse ou malheureuse. Nous savons l’impact que cela peut avoir sur notre psychologie, nous enthousiasmant ou au contraire nous attristant, selon la nature de l’annonce. Jean a envoyé ses disciples vers Jésus, il attend une réponse, il s’impatiente peut-être d’avoir des nouvelles, parce qu’il sait ce que ses disciples ont découvert en rencontrant Jésus. Le Christ a été annoncé, de manière lointaine par les prophètes, de manière immédiate par l’Ange Gabriel. Le monde est-il en attente de cette bonne nouvelle ? Ou bien, pour poser la question autrement : que connaissons-nous de l’attente du monde ? Il ne s’agit pas de faire une étude sociologique, mais de simplement nous demander si l’annonce du Christ peut être reçu dans notre monde contemporain, dans notre société. Nous pouvons répondre « pas partout », ce qui peut avoir comme conclusion qu’il y a des lieux où l’annonce de l’Evangile a bien sa place et où elle est bien attendue, et ce n’est pas obligatoirement dans notre cercle ecclésial. Si seuls les chrétiens attendaient l’Evangile, l’Eglise vivrait sur elle-même, et une fois qu’elle aurait utilisé toutes ses ressources, elle n’aurait plus qu’à s’éteindre tranquillement. Non, l’Eglise est là pour transmettre une annonce, parce qu’il y aura toujours des cœurs pour la recevoir. On peut même se dire que, dans sa création, Dieu a fait l’homme avec un cœur toujours capable de le recevoir. On peut s’interroger sur le fait que l’Evangile n’est pas reçu. Mais plutôt que de d’abord chercher du coté de celui qui reçoit, regardons du coté de celui qui annonce. Qui sont ceux qui annoncent ? Ce sont chaque chrétien dont le baptême a rendu participant au Christ « prêtre, prophète et roi ». Lorsque nous avons une bonne nouvelle dans notre vie, nous sommes impatient de la partager avec nos proches. Nous Chrétiens, nous avons justement une bonne nouvelle, celle de Jésus-Christ Sauveur ! Notre temps de l’Avent doit donc nous aider à prendre conscience de ce mystère comme bonne nouvelle, de nous en réjouir, pour mieux en témoigner. C’est l’occasion de méditer sur notre manière de parler de notre vie chrétienne, de l’Evangile, de ce qui nous donne d’en être heureux.
Don Hugues, †curé